Les Tunisiens aiment leur armée. Ils sont quasi-unanimes (97,60 %) à lui faire confiance selon un sondage de Sygma. En revanche, ils tiennent en piètre estime la classe politique puisqu’ils ne sont que 24,9% à lui faire confiance. Aujourd’hui, aux yeux des Tunisiens, les partis et l’armée, c’est le vice et la vertu. D’un côté, l’arrogance, l’opportunisme et de l’autre, le patriotisme, la discrétion et la discipline. La réalité est peut-être plus nuancée que cette dichotomie brutale. Mais si leur image est si peu flatteuse aux yeux du citoyen, c’est parce que le comportement des politiciens jure trop souvent avec les professions de foi qu’ils font. Les Tunisiens en ont assez de ces promesses jamais tenues, de ces tiraillements qui sont devenus le pain quotidien de certains partis. La crise au sein de Nidaa Tounès notamment les a dégoûtés de la politique et des politiciens. Plus que jamais, la politique est «el boulitique», l’hypocrisie, la sournoiserie, le mensonge. Il ne faut jamais prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages.