Discret et apprécié par de ses pairs, ancien numéro deux de Larry Page, Sundar Pichai est désormais à la tête de Google. Découvrez la personnalité de celui qui s’est fait connaître en lançant le navigateur web du géant californien, Chrome.

Etoile montante de Google, Sundar Pichai, 43 ans, est désormais le nouveau patron du moteur de recherche. L’ancien vice-président senior en charge de la division Produits, ingénierie et recherche, a été nommé lundi directeur général de Google, désormais filiale de la holding Alphabet sous laquelle le groupe se restructure.

Un « gentil » sachant manier « tact et tactique »
Chez Google depuis 2004, Pichai faisait notamment partie de l’équipe qui avait lancé le navigateur Chrome en 2008. Il a également travaillé sur le système d’exploitation mobile Android.

De nationalité indienne, Sundar Pichai est né à Chennai (Madras). Cet ingénieur diplômé de de l’Institut indien de Technologie Kharagpur a ensuite poursuivi ses études aux Etats-Unis, où il décroche un master de sciences à Stanford, et un MBA à la Wharton School (université de Pennsylvanie). Un sacrifice financier important pour sa famille d’origine modeste.

Sundar Pichai, senior vice president of Android, Chrome and Apps, waves after speaking during the Google I/O 2015 keynote presentation in San Francisco, Thursday, May 28, 2015. (AP Photo/Jeff Chiu)
Sundar Pichai, senior vice president of Android, Chrome and Apps, waves after speaking during the Google I/O 2015 keynote presentation in San Francisco, Thursday, May 28, 2015. (AP Photo/Jeff Chiu)

Décrit par la presse comme une personne humble, discrète et réfléchie, c’est un homme apprécié. Y compris par les développeurs, auprès desquels il bénéficie d’une forte légitimité. Chaque année, c’est lui qui anime la conférence qui leur est dédiée, Google I/O. Diplomate, il sait manier « tact et tactique », écrit Bloomberg. Ce qui lui permet de ne pas se faire d’ennemi, assurait un ancien de Google à Business Insider. C’est « un gentil », résume la journaliste spécialisée américaine Kara Swisher. Sur Twitter, même Tim Cook, le patron d’Apple, y est allé de son message de félicitations.

Une trajectoire fulgurante
Avant de rejoindre Google il y a un peu plus de 10 ans, Sundar Pichai a travaillé chez un spécialiste des semi-conducteurs, Applied Materials, et fait ses armes de « top manager » au sein du cabinet de conseil McKinsey.

A son arrivée chez Google, il s’occupe d’un produit clé pour le moteur de recherche : la barre d’outils, qui sert de cheval de Troie au moteur de recherche dans les navigateurs internet. Puis il chapeaute le lancement de Chrome, le navigateur maison de la marque, sous les ordres de Marissa Mayer. Le succès du produit lui ouvre la porte de la vice-présidence. Il est désormais placé sous la houlette directe de Larry Page, son mentor, avant d’endosser le rôle de numéro deux en 2014. Il a supervisé tous les grands produits de l’entreprise, mis à part YouTube, dont le développement sera l’un des gros défis du nouveau numéro 1 de l’entreprise.

Larry Page ne tarit pas d’éloge. « Il est vraiment monté en puissance depuis octobre », a-t-il expliqué. « Sundar dit les choses que j’aurais dites (et parfois mieux!) depuis quelques temps maintenant », a ajouté Larry Page lundi. « Il a une grande expertise technique, un bon regard sur les produits, et un flair fantastique. C’est une combinaison rare, ce qui fait de lui un grand leader », confiait-il encore à Bloomberg en 2014.

Des qualités qui ne sont pas passées inaperçues chez les concurrents. Pichai était cité parmi les prétendants à la succession de Steve Ballmer chez Microsoft, prise finalement par son compatriote Satya Nadella. Il a également été démarché par Twitter, mais il a décliné. Un bon choix, vu la tournure des événements, à la fois chez Twitter et chez Google. Et surtout, puisque après tout la création d’Alphabet est faite pour ça, un choix validé par Wall Street.