COP22 Marrakech :la délégation tunisienne présentera les opportunités d’investissement en Tunisie

La délégation tunisienne qui participera à la COP22 à Marrakech (du 7 au 18 novembre 2016), aura à défendre et à promouvoir, auprès des investisseurs et des institutions financières présentes, tout un programme d’investissement qui identifiera les opportunités qu’offre le pays en matière d’énergies renouvelables, c’est ce qu’a déclaré, à l’agence Tap, Hela Cheikhrouhou, ministre de l’Energie, des mines et des énergies renouvelables.
Prenant part à un colloque international, organisé jeudi à Tunis, sur le thème « Vers une nouvelle vision pour une accélération et intensification de l’efficacité énergétique dans la région Mena : Route vers la COP22 », la ministre a indiqué que « son département entame dans deux semaines, la préparation du premier plan d’investissement en matière d’énergie renouvelable. Une liste de projets sera bientôt annoncée et concernera essentiellement, la production indépendante d’énergie renouvelable par le secteur privé et l’élargissement de l’activité de la STEG. L’enveloppe globale de ce plan s’élève à plus de 2000 millions de dinars».

« La Tunisie qui œuvre pour une transition énergétique et climatique vers une économie sobre en carbone et résiliente aux changements climatiques, offre de grandes opportunités d’investissement dans le domaine de l’efficacité énergétique, de l’énergie renouvelable, de la lutte contre les impacts des changements climatiques sur l’agriculture et les ressources en eau », a t-elle souligné.

Interrogée sur la situation énergétique actuelle en Tunisie, la ministre a avancé que « la Tunisie consomme aujourd’hui, 2 fois plus d’énergie pour produire un dinar de PIB, que la moyenne dans les pays de l’OCDE. Beaucoup reste à faire pour accroitre l’efficacité énergétique en améliorant, entre autres, la performance énergétique des bâtiments « .
Accroitre l’efficacité énergétique permet, par ailleurs, selon elle » d’alléger la subvention destinée à l’énergie et de redéployer ces ressources vers des secteurs plus prioritaires tels que l’éducation et la santé ».

Cheikhrouhou, a aussi, fait savoir que la stratégie nationale en matière d’efficacité énergétique vise à réduire sa consommation énergétique par unité du PIB de 30% à l’horizon 2030, » ceci fait partie de la stratégie climatique que la Tunisie a envoyée comme contribution à l’accord de Paris qui vient d’être ratifié par l’Assemblée des représentants du peuple. Le gouvernement entamera bientôt, dans le cadre de cette stratégie, les réflexions sur les meilleures manières de viabiliser l’action en matière d’efficacité énergétique « .
S’agissant du cadre réglementaire tunisien est favorable à cette stratégie, Cheikhrouhou a considéré que « le cadre réglementaire tunisien n’est pas mauvais. La Tunisie est leader dans les pays en voie de développement en matière d’énergie, puisque l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie a été créée, il y a plus de 30 ans, ùais il existe beaucoup de lacunes et la réglementation en vigueur ne nous donne pas, les moyens d’avoir un flux financier constant et croissant pour les investissements en efficacité énergétique « .

Pour pallier ces lacunes, la ministre a affirmé que » son département est en train d’examiner les opportunités d’amélioration du cadre réglementaire et institutionnel. A ce titre, la Tunisie sera un des premiers bénéficiaires de l’appui du Fonds vert pour le climat (mécanisme financier de l’Organisation des Nations unies), et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD, dans le cadre du programme Sustainable Energy Financing Facilities (SEFFs), qui vient d’être approuvé par le Fonds vert pour le climat et qui vise à accélérer le rythme d’investissement dans le segment de l’efficacité énergétique, dans les pays bénéficiaires « .

Il est à noter que l’objectif fixé par le colloque international « Vers une nouvelle vision pour une accélération et intensification de l’efficacité énergétique dans la région Mena : Route vers la COP22 », organisé, à quelques semaines de COP22, par le ministère de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables en collaboration avec l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie et la Délégation européenne en Tunisie, est d’engager un dialogue entre les décideurs politiques, les organisations internationales, les institutions financières internationales et les chefs d’entreprise…en vue d’impulser une nouvelle dynamique d’efficacité énergétique dans les pays de la région Mena.