Le marché immobilier à Nabeul –Hammamet est en pleine ébullition. Partout des chantiers notamment du côté de l’entrée de Nabeul où les immeubles poussent comme des champignons. De même, avec la construction de certains tronçons, les zones d’aménagement attirent de nombreux projets immobiliers. Cette situation entraîne la délocalisation de certains services et un nombre importants d’activités. Ce qui engendre une hausse des prix de l’immobilier malgré une conjoncture difficile.

Trouver un logement où une villa à un prix abordable est difficile à Nabeul-Hammamet. L’immobilier flambe en cette période estivale. «C’est vrai que l’été est la saison des bonnes affaires dans l’immobilier, mais aussi la période où les prix du logement atteignent des sommets. J’ai sillonné tout Nabeul pour acquérir un appartement. Je cherche deux pièces avec un salon. Je veux un logement neuf. On demande 1300 dinars le m2. Mais mon budget est limité.
Je ne peux pas acheter même avec un crédit bancaire » nous dit Hédi un jeune cadre. Nabil est dans l’embarras « J’ai un budget de 100 mille dinars. J’ai fait le tour de Hammamet. C’est inaccessible puisque les prix d’un m2 varient entre 1500et 2000 dinars construit. Au centre ville, les logements sont pratiquement inabordables. Hors de prix, sauf pour une certaine clientèle. «Le prix d’un trois-pièces dépasse souvent les 150 mille dinars.J’étais obligé d’aller à Ben Khiar où je suis tombé sur une bonne occasion soit la moitié exigée à Hammamet » Cette hausse des prix, nous dit Mondher Chiboub agent immobilier, est due essentiellement à l’augmentation des prix des terrains et au coût des matériaux « La hausse des prix touche essentiellement les grandes villes, Nabeul, Hammamet, Kélibia et Korba où la demande est beaucoup plus forte que l’offre.Il y a globalement trois sortes de biens sur le marché : une pléthore de villas sur de beaux terrains qui vont se négocier entre 300 et 500 mille dinars, voire plus pour les biens réellement luxueux qui peuvent dépasser les deux milliards, puis des appartements à l’européenne en centre ville, vendus entre 1600 et 3000 dinars le m2 et enfin les maisons style arabe à rénover dans l’ancienne cité. Cette envolée s’explique surtout par la forte demande mais aussi par la rareté des terrains dont le m2 oscille entre 300 et 500 mille dinars. Cette situation est devenue difficile du fait que le nouveau plan d’aménagement n’est pas encore opérationnel. Plusieurs promoteurs sont bloqués. Ils ne peuvent pas s’investir dans ce domaine »Les prix deviennent exceptionnels à mesure que l’on s’approche du centre-ville, sur la partie qui donne sur la mer. « A Nabeul, c’est 4 à 5 mille dinars le mètre2 au minimum. Sur la frange marine qui longe la zone touristique, il faut compter plus de 10 mille dinars le mètre carré», affirme le gérant d’une agence immobilière.

Malgré cette flambée des prix, ces logements trouvent des acquéreurs « Il y a beaucoup d’émigrés qui viennent l’été et qui investissent dans l’immobilier, considéré comme une valeur sûre. Ceci sans oublier aussi les Européens qui s’intéressent à la région et achètent des résidences secondaires pour leur retraite » nous précise un agent immobilier d’Hammamet. Il est vrai que cette côte Nabeul-Hammamet est devenue la plus chère du pays. Alors que tout le monde attendait une accalmie, les prix ont grimpé d’une façon vertigineuse? La demande importante et la cherté des matériaux de construction, essentiellement le ciment et le fer, cherté des terrains et des biens, les spéculations des agences immobilières sont-elles derrière cette flambée des prix ? Ni la crise financière, ni la baisse du pouvoir d’achat ne freinent actuellement l’envolée des prix de l’immobilier.Tout simplement, les gens croient encore à l’argent facile dans l’immobilier, à la facilité d’obtention des crédits, à la rentabilité des constructions vendues bien vite dans une ambiance de hausse ininterrompue de la pierre et quand le béton va, tout va !
Kamel BOUAOUINA