France : extension du domaine de l’amélioration


Après la nette accélération de la croissance et la baisse plus franche du taux de chômage, nous revenons aujourd’hui sur deux autres bonnes surprises de 2017 : la réduction importante du déficit budgétaire et l’appréciation plus favorable, par la Commission européenne, des déséquilibres macroéconomiques français, qui ne sont plus jugés excessifs.

Commençons par les résultats budgétaires. Selon la première estimation de l’INSEE, le déficit public s’est établi à 2,6% du PIB en 2017. L’amélioration, de 0,8 point par rapport à 2016, est conséquente et remarquable après trois années de réduction à pas comptés. Le déficit repasse donc sous la barre des 3% pour la première fois depuis 2007. Cet objectif, fixé de longue date, paraissait encore difficilement atteignable il n’y a pas si longtemps. Il a finalement été atteint, et même dépassé puisque le déficit est nettement inférieur à 3%, et ce, grâce à la croissance plus élevée et, dans une moindre mesure, aux efforts structurels.

Le maintien, très probable, du déficit sous ce seuil de 3% en 2018 signifie que la France devrait sortir de la procédure de déficit excessif, onze ans après y être entrée. Tous les clignotants budgétaires ne sont pas passés au vert toutefois. Le déficit structurel reste à l’orange du fait de son amélioration limitée et la dette publique reste au rouge, cumulant niveau élevé (97% du PIB en 2017) et en (légère) augmentation.

Ce niveau élevé de la dette publique est d’ailleurs le principal point noir relevé par la Commission européenne dans son dernier bilan approfondi de l’économie française. Les autres indicateurs de la procédure pour déséquilibres macroéconomiques (compétitivité, chômage, …) font l’objet d’un bilan mitigé mais où le positif l’emporte, légèrement, sur le négatif. Suffisamment en tout cas pour que, dans l’ensemble, ces déséquilibres, encore importants, ne soient plus jugés excessifs.

Les avancées sur le front des réformes contribuent aussi au diagnostic plus favorable de la Commission. La France fait maintenant partie du même groupe que l’Allemagne. On ne peut pas dire « qui se ressemble, s’assemble » tant les déséquilibres macroéconomiques des deux pays diffèrent dans leur nature. Mais ils ont désormais au moins en commun leur ampleur globale.