Le Maroc appelle à une augmentation du capital de la banque mondiale

Le ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi, a appelé, samedi 14 octobre à Washington, à une augmentation du capital du groupe de la Banque mondiale (GBM) pour lui permettre la mise en œuvre de sa « Vision d’avenir » à l’horizon 2030.

« Il est nécessaire de renforcer les capacités financières de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et de la Société financière internationale (SFI) pour permettre au GBM de poursuivre la mise en œuvre de sa Vision d’avenir et d’atteindre ses deux objectifs », a déclaré le ministre dans une allocution, au nom d’un groupe de sept pays dont le Maroc (G7), lors d’une réunion plénière du Comité du développement de la BM.

Selon Lahcen Daoudi, il existe un risque de tarissement des financements de la Banque mondiale et de ses filiales, la BIRD et la SFI, ce qui compromettrait ses capacités de contribution au financement du développement dans le monde, d’où la nécessité de procéder à l’augmentation de son capital.

A ce propos, il a indiqué que le « G7 », qui regroupe également l’Algérie, la Tunisie, le Ghana, l’Iran, le Pakistan et l’Afghanistan, soutient une représentation juste et équitable des pays dans la répartition du capital du GBM et espère que, d’ici les réunions du printemps 2018, des propositions précises dans ce sens lui seront soumises pour examen et décision.

Le G7, a-t-il ajouté, demande à la direction de la BM de lui présenter une analyse détaillée pour la SFI, comme elle l’a fait pour la BIRD, de manière à lui permettre de fonder l’examen sur de plus amples informations.

Il a également invité les services de la Banque à renforcer et élargir la portée des initiatives menées au titre de la « Vision d’avenir » pour soutenir le programme de développement à l’horizon 2030, saluant par la même les réalisations de la BM dans les pays à faible revenu et dans les pays en situation de fragilité ou de conflit.

La Vision d’Avenir, rappelle-t-on, est une initiative du GBM visant à soutenir au mieux le programme de développement à l’horizon 2030 tout en restant concentré sur ses propres objectifs principaux: éradiquer l’extrême pauvreté et assurer une prospérité partagée de manière durable.

Cette vision propose un plan multidimensionnel à même de permettre au GBM de mieux soutenir ses différents pays membres en matière de transformation économique, de progrès technologique et de croissance inclusive.

Evoquant le rapport sur le développement dans le monde 2018, intitulé « Apprendre pour réaliser la promesse de l’éducation », publié début octobre par le GBM, le ministre a souligné que le G7 souscrit à l’idée que la crise de l’enseignement demeure un problème considérable dans le monde en développement, en particulier dans notre région et considère que la scolarisation sans apprentissage est non seulement une occasion perdue, mais constitue aussi une grande injustice.

Le G7, a-t-il ajouté, attend avec intérêt les études régionales accompagnant ce rapport et qui devraient être consacrées à la crise de l’apprentissage dans les pays en développement.

Cette séance plénière du Comité du développement s’inscrit dans le cadre du programme officiel des réunions annuelles d’automne du GBM et du Fonds Monétaire international (FMI), qui se tiennent du 9 au 15 octobre à Washington.

Outre Lahcen Daoudi, le Maroc est représenté à ces réunions par le wali de Bank Al Maghrib, Abdellatif Jouahri. D’autres responsables des ministères de l’Economie et des finances, des Affaires générales et de la gouvernance, ainsi que de la Banque centrale prennent part également aux travaux.

En plus des assemblées annuelles des gouverneurs des deux institutions, les membres de la délégation marocaine ont pris part à un large éventail de réunions, de séminaires, de tables rondes et ont eu une série d’entretiens bilatéraux avec les responsables du GBM et du FMI.

A l’instar de la délégation institutionnelle, des acteurs économiques, des parlementaires, des cadres associatifs et des universitaires assistent aux travaux parallèles aux réunions d’automne, mais en qualité d’invités.