Le Grand Mufti d’Égypte condamne les attentats terroristes à Bruxelles lors d’un débat avec les députés

Le Grand Mufti d’Égypte, Shawki Ibrahim Abdel-Karim Allam, a fermement condamné les attentats terroristes perpétrés à Bruxelles ce 22 mars et a mentionné son travail de lutte contre la propagande extrémiste, lors d’un débat en commission des affaires étrangères ce mardi. Les députés ont salué ses efforts, mais ont appelé à un dialogue plus étroit avec l’Islam et au renforcement de la primauté du droit en Égypte.

Dans ses remarques introductives, le président de la commission des affaires étrangères Elmar Brok (PPE, DE) a souligné que les attentats ne devaient pas mettre un terme au dialogue et à la coopération entre l’Égypte et l’Occident. De manière générale, la majorité des victimes du terrorisme sont musulmanes, a-t-il rappelé à l’audience.

Shawki Allam, considéré comme la principale source d’autorité religieuse en Égypte, a exprimé sa solidarité envers les familles et amis des victimes. Il a déclaré que de tels actes de haine ne pouvaient jamais être justifiés par la religion.

« Le terrorisme ne connaît pas de frontière et représente un fléau pour nous tous. Nous devons travailler ensemble pour éradiquer le terrorisme. Les dialogues comme celui-ci sont un pas dans la bonne direction », a-t-il déclaré, soulignant que « les mots devaient se traduire en actes ».

Le Grand Mufti a expliqué qu’il avait mis sur pied un centre spécialisé pour lutter contre les opinions extrémistes sur les sites Internet et les réseaux sociaux, en donnant une interprétation authentique de l’Islam. Cette équipe d’experts publie un journal électronique, des vidéos en dix langues et interagit aussi sur Facebook avec des jeunes au cœur de cette lutte.

« Une éducation adéquate, voilà la bonne réponse à apporter à l’ignorance et au terrorisme », a-t-il poursuivi, faisant remarquer que le gouvernement égyptien avait déclaré 2016 « année de la jeunesse » afin d’aider la jeune génération à réaliser ses rêves.

Alors que les députés ont salué ces efforts, certains ont précisé qu’un dialogue interne efficace au sein des principales branches de l’Islam était également indispensable pour lutter contre le terrorisme. D’autres ont souligné la nécessité de renforcer la primauté du droit en Égypte, et en particulier la séparation des pouvoirs, car, selon eux, seul un pays réellement démocratique peut offrir des perspectives aux jeunes. De plus, les députés ont fait part de leurs craintes quant aux peines de mort hâtives et aux autres violations graves des droits de l’homme au sein du système judiciaire et des prisons du pays, et d’ajouter « nous ne pouvons pas lutter contre le terrorisme par le terrorisme ».

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