BM : la rétrospective de l’année 2017 en 12 graphiques

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Par: Donna Barne et Tariq Khokhar

Quel bilan tirer de l’année 2017 ? Certes, l’économie mondiale a repris des couleurs, mais l’année qui s’achève a été marquée par nombre d’événements dramatiques et des évolutions préoccupantes. Des tempêtes et des inondations catastrophiques se sont abattues sur l’Asie du Sud et les Caraïbes, dévastant les foyers et les moyens de subsistance des populations. Sur le front de l’éducation, la qualité n’est pas au rendez-vous dans de nombreux pays, alors même qu’une grande partie du monde est entrée à vive allure dans l’ère numérique. Malgré tout, l’extrême pauvreté continue de décliner (a), les innovations et les progrès technologies contribuent à l’amélioration de la qualité de vie, tandis que le capital humain représente désormais la principale composante de la richesse mondiale.

1. Des millions de personnes confrontées à la famine et nécessitant une aide d’urgence
On estime qu’environ 83 millions de personnes dans 45 pays ont eu besoin d’une aide alimentaire d’urgence en 2017 — un chiffre supérieur de 60 % à celui de 2015. Le Yémen détient le triste record du plus grand nombre d’habitants en situation d’insécurité alimentaire : 17 millions de Yéménites (a) n’ont pas accès à une nourriture suffisante et plus de 3 millions d’enfants, de femmes enceintes et allaitantes souffrent de malnutrition aiguë. Les conflits et fragilités, les déplacements de population massifs, le changement climatique et la dégradation des ressources naturelles sont autant de facteurs qui aggravent l’insécurité alimentaire pour des millions de personnes dans le monde, alors que la demande alimentaire mondiale est appelée à augmenter d’au moins 20 % au cours des 15 prochaines années (a).Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2), qui sont en grande partie à l’origine du changement climatique, ont augmenté de 60 % entre 1960 et 2014. Le 12 décembre 2017, soit deux ans jour pour jour après la signature de l’accord de Paris, le One Planet Summit rassemble dans la capitale française des chefs d’État et des dirigeants du monde entier. Alors que ces leaders internationaux réaffirment leur détermination à lutter contre le changement climatique en appelant à des actions concrètes, les concentrations de carbone n’ont jamais été aussi élevées depuis 800 000 ans. Après trois années de stagnation, les émissions mondiales de carbone sont reparties à la hausse en 2017 (a).


3. Des catastrophes naturelles en série
Des ouragans d’une violence inédite, des pluies de mousson torrentielles et des inondations historiques ont emporté des vies et détruit des infrastructures des Caraïbes à l’Asie du Sud en passant par les États-Unis. En Sierra Leone et en Colombie, des glissements de terrain provoqués par de fortes pluies ont fait des centaines de morts. Le nombre de catastrophes naturelles — des événements qui font plus de 10 morts ou plus de 100 sinistrés (a) — a quadruplé depuis les années 60.

Quand une catastrophe frappe, elle n’affecte pas tout le monde de la même manière : si les pauvres ne représentent qu’une infime partie des pertes économiques dues aux catastrophes naturelles, ils en payent le plus lourd tribut. Selon le rapport Indestructible (a) paru en 2017, il est indispensable d’investir dans la résilience socio-économique des populations pour briser le cercle vicieux des catastrophes naturelles et de la pauvreté.


4. Le capital humain représente les deux tiers de la richesse mondiale
La richesse est le patrimoine qui permet à un pays de produire des revenus (PIB) et de croître. Quand un pays investit dans sa population, sa richesse augmente et sa croissance économique s’accélère. Le capital humain, c’est-à-dire les compétences, l’expérience et le dynamisme d’une population, constitue la plus grande richesse des nations. Ce capital représente plus de 65 % de la richesse de l’ensemble des pays dans le monde entier, mais seulement 41 % de celle des pays à faible revenu. Plus un pays est développé, plus la part du capital humain est importante. L’enjeu est d’autant plus important que les progrès technologiques rapides exigent des pays qu’ils investissent sans attendre dans leur population pour espérer être compétitif dans l’économie de demain. Une nouvelle publication, intitulée The Changing Wealth of Nations 2018: Building a Sustainable Future, qui paraîtra en janvier 2018, se penche sur cette problématique.5. Une crise des apprentissages
L’éducation est l’un des investissements les plus fructueux qu’une société puisse consentir en faveur de ses enfants, mais aussi de son capital humain. Il existe pourtant aujourd’hui une crise des apprentissages. Selon le Rapport sur le développement dans le monde 2018, (a) la situation de l’éducation varie fortement à l’intérieur d’un même pays et d’un pays à l’autre, en quantité comme en qualité. Dans les pays les plus pauvres, moins d’un enfant sur cinq à l’école primaire possède les compétences requises en maths et en lecture. Des centaines de millions d’enfants à travers le monde entrent dans la vie adulte sans avoir acquis ne seraient-ce que les compétences nécessaires à la vie. Une étude à venir examinera les effets de l’éducation sur la mobilité économique entre les générations. Par exemple, environ 12 % des adultes nés dans certaines économies subsahariennes à faible revenu dans les années 1980 sont plus instruits que leurs parents, contre plus de 80% de la même génération dans certaines parties de l’Asie de l’Est.


6. Malnutrition et retard de croissance : un fléau qui touche et bride des millions d’enfants
Les premières années de la vie sont cruciales : c’est entre la naissance et six ans que le cerveau d’un individu se développe le plus rapidement (a). Une mauvaise nutrition pendant l’enfance peut avoir des conséquences profondes et durables sur les capacités d’apprentissage, la santé et la rémunération future. Le nombre d’enfants souffrant d’un retard de croissance a globalement diminué depuis 1990, mais il a augmenté en Afrique subsaharienne, de près de 45 millions en 1990 à 57 millions en 2015. Si la tendance actuelle n’est pas inversée, le continent africain ne parviendra pas à atteindre l’objectif mondial visant à réduire les retards de croissance de 40 % d’ici 2025. Il est d’autant plus important d’investir dans la petite enfance que les emplois de demain exigeront des générations futures des compétences nouvelles et toujours plus sophistiquées.

7. Les mariages précoces ont de lourdes conséquences sur les personnes et les économies
Chaque jour, plus de 41 000 filles se marient avant l’âge de 18 ans. Elles sont 15 millions chaque année à connaître ce sort. Un nouveau rapport montre comment un mariage précoce affecte durablement les principales intéressées, mais aussi leurs enfants, leur famille et même leur pays. Cette pratique a des effets en cascade : les filles ont moins de chances de poursuivre des études secondaires, sont plus susceptibles d’avoir leur premier enfant avant l’âge de 18 ans, ont en général des revenus inférieurs et sont davantage exposées aux violences domestiques. Si l’on parvenait à mettre fin aux mariages précoces à l’horizon 2030, les gains réalisés chaque année en termes de bien-être pourraient se chiffrer à plus de 500 milliards de dollars par an à l’échelle mondiale.

8. La population mondiale est jeune. Et sans emploi.
Alors que l’emploi est l’une des principales voies de sortie de la pauvreté, 60 % des 15-24 ans dans le monde sont au chômage. En Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, la population des 15-24 ans a régulièrement augmenté, jusqu’à atteindre 525 millions en 2015, soit près de la moitié de la population jeune mondiale. L’insertion des jeunes dans le monde du travail est essentielle pour leur inclusion sociale, économique et politique, sans compter que le chômage nourrit les mécontentements et les troubles sociaux et politiques. De plus, de nouvelles recherches montrent que les gens aspirent à gagner des revenus plus élevés qu’auparavant, à mesure que l’accès à Internet augmente. Rien qu’en Afrique, où vivent 1,2 milliard de personnes, on compte 226 millions de nouveaux smartphones connectés à Internet à la fin de 2015.

9. La valeur du capital naturel et de la biodiversité est sous-estimée
Les moyens de subsistance de plus d’un milliard de personnes dans le monde dépendent des forêts, un secteur qui engendre chaque année plus de 600 milliards de dollars. La biodiversité animale, végétale et marine constitue le « capital naturel » grâce auquel les écosystèmes fonctionnent et les économies sont productives. Or, la planète connaît une perte de biodiversité dramatique. Le changement climatique, le braconnage, la surexploitation des ressources halieutiques et la pollution, conjugués à la dégradation des forêts, des paysages et des écosystèmes, aggravent fortement la vulnérabilité des habitats naturels. Si l’on découvre encore aujourd’hui de nouvelles espèces — comme l’orang-outan de Tapanuli en Indonésie —, près d’un quart des mammifères dans le monde sont menacés d’extinction selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

10. Environ la moitié des élections dans le monde sont jugées libres et équitables
La majorité des pays du monde sont des démocraties. Les élections sont l’un des mécanismes les mieux établis dont les citoyens disposent pour renforcer le devoir de responsabilité et la prise en compte effective de leurs exigences. Et pourtant, ces scrutins sont de plus en plus perçus comme inéquitables (a). Tel est le constat de l’édition 2017 du Rapport sur le développement dans le monde – La gouvernance et la loi, qui met aussi en évidence une baisse de la participation électorale à travers le monde depuis la moitié des années 40. Selon les auteurs du rapport, les citoyens ordinaires et les groupes marginalisés tendent à considérer que les partis politiques sont peu enclins à représenter et relayer leurs exigences. De fait, les partis sont considérés dans le monde entier comme l’institution politique la moins digne de confiance.

11. Il est de plus en plus facile de créer une entreprise
Au cours des 15 derniers années, le délai nécessaire à la création d’une entreprise a été divisé par deux. Pourquoi est-ce important ? Parce qu’un secteur privé dynamique crée les emplois indispensables pour transformer les pays et les communautés. Le projet Doing Business (a) a recensé près de 3 200 réformes de l’environnement des affaires dans 186 économies depuis 2003. C’est dans le domaine de la création d’entreprise que ces réformes ont été les plus nombreuses. Les délais pour lancer une PME sont passés de 52 à 20 jours en moyenne dans le monde.

12. Les énergies renouvelables ont le vent en poupe
Les sources d’énergie renouvelable transforment le système de production électrique dans le monde. La tendance est constante : chaque année, la capacité installée et les niveaux d’investissement dans le renouvelable établissent de nouveaux records au détriment des combustibles fossiles. Solaire, éolien, hydroélectricité, géothermie et biomasse : en 2016, les capacités d’énergies renouvelables installées dans le monde ont augmenté de plus de 160 gigawatts, ce qui représente un investissement de près de 297 milliards de dollars. Environ un cinquième de la production mondiale d’énergie provient de sources renouvelables qui, à elles seules, ont constitué l’année dernière plus de la moitié des nouvelles capacités électriques installées dans le monde.

WB – BM

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