Conférence économique africaine : experts économiques et décideurs politiques réunis à Addis-Abeba pour intensifier la gouvernance en faveur de la transformation de l’Afrique

Si l’Afrique a enregistré une forte croissance économique ces dernières années, cette croissance s’avère encore loin d’être inclusive. La pauvreté et les inégalités perdurent sur le continent.

Quel rôle peuvent jouer les gouvernements africains pour faire progresser l’industrialisation dans leurs pays respectifs ? Que faire pour garantir l’efficacité des politiques industrielles mises en œuvre ? Quelles mesures de nature institutionnelle et réglementaires ces gouvernements doivent-ils privilégier pour stimuler l’industrialisation ? Que nous enseignent les pays d’Afrique qui se sont dotés de stratégies et de politiques d’industrialisation ad hoc ? A voir leur expérience, quels sont les facteurs qui en ont assuré le succès ?

Ce sont là quelques-unes des questions clés, auxquelles la 12e Conférence économique africaine, qui s’ouvre ce lundi 4 décembre à Addis Abeba, en Éthiopie, entend répondre.

La conférence, qui se déroule du 4 au 6 décembre 2017, a pour thème, cette année : « Gouvernance pour la transformation structurelle ».

Selon la Banque africaine de développement, pour être couronnée d’un succès durable, la transformation structurelle de l’Afrique passe nécessairement par une bonne gouvernance. Il incombe à l’État de remplir son rôle. L’expérience a montré que la diversification économique ne progresse qu’avec lenteur dans les pays dont le gouvernement et les institutions manquent de transparence, de redevabilité et de responsabilité, ou dont le système socio-économique est faible.

« La transformation des économies africaines ne saurait se produire à partir de rien. Il faut des efforts concertés des politiques des gouvernements de sorte de créer l’environnement propice à cette transformation », a déclaré Célestin Monga, économiste en chef de la BAD et son vice-président chargé de la gouvernance économique et de la gestion des connaissances.

« Le but de la Conférence économique africaine de 2017 est d’identifier des politiques et des stratégies plus spécifiques en matière de gouvernance pour réussir cette transformation, en s’inspirant des meilleures pratiques existantes et des autres perspectives qui s’offrent à l’Afrique pour conduire à sa transformation structurelle », a-t-il précisé.

Libérer le potentiel de l’industrialisation de l’Afrique s’avère un défi majeur auquel sont confrontés la plupart des gouvernements du continent. On reconnaît de plus en plus le rôle important que les gouvernements assumer pour diriger le processus d’industrialisation de leurs pays respectifs, dans le cadre de politiques industrielles globales et résolues.

C’est en novembre 2006 que la Banque africaine de développement a lancé la Conférence économique africaine, dans le but d’encourager le partage de connaissances au sein d’un large réseau de chercheurs, d’organisations de la société civile, de décideurs politiques et d’acteurs du développement.

L’édition 2017 de la Conférence économique africaine est un événement conjoint de la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Entre autres participants de renom, sont attendus Hailemariam Desalegn, Premier ministre de la République fédérale démocratique d’Éthiopie ; Vera Songwe, sous-secrétaire générale des Nations unies et secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) ; Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine ; et Lamin Manneh, directeur du Centre de services régional pour l’Afrique du Programme de développement des Nations unies (PNUD).

La délégation de la BAD est conduite par Célestin Monga, vice-président et économiste en chef de l’institution.

Richard Joseph, professeur en histoire et politique internationales à la Northwestern University de l’État de l’Illinois, aux États-Unis, prononcera une allocution d’ouverture.

La conférence va réunir plus de 400 décideurs politiques, chercheurs et praticiens du développement venus d’Afrique et du monde entier, afin de contribuer à la mise en œuvre de la transformation structurelle de l’Afrique, en mettant l’accent sur la gouvernance du développement.

La précédente édition, la Conférence économique africaine 2016 avait eu lieu du 5 au 7 décembre 2016 à Abuja, au Nigeria, et avait porté sur l’agro-industrialisation de l’Afrique.