Allemagne – La croissance ralentira légèrement dès 2018 après la bonne performance de l’an dernier

  • Les hausses de salaires négociées ne conduiront pas à une accélération de l’inflation
  • Malgré la hausse prévue des dépenses, le solde budgétaire devrait rester en surplus

La croissance a atteint 2,5% en Allemagne en 2017, soit la meilleure performance depuis 2011, en ligne avec une reprise cyclique dans la zone euro. L’Allemagne continue de bénéficier du dynamisme du commerce mondial dans un contexte où l’investissement productif est en augmentation dans les pays développés. La consommation privée reste dynamique, soutenue par la progression du pouvoir d’achat des ménages. La croissance va toutefois se modérer dès 2018, avec une économie qui se rapproche du plein emploi (l’emploi est à son niveau le plus élevé depuis la réunification en 1990).

Malgré le dynamisme de l’emploi, l’inflation restera contenue. Les rémunérations réelles sont en forte progression dans l’industrie manufacturière, mais elles sont moins dynamiques dans les services et les emplois les moins qualifiés. Un grand nombre de travailleurs âgés et des personnes constituant le deuxième revenu d’un ménage occupent des emplois mal rémunérés (les «mini-jobs»).

Le nouveau gouvernement issu de la coalition entre le CDU et le SPD prévoit une hausse des investissements publics dans les infrastructures et les technologies digitales, ainsi que des dépenses courantes (santé, éducation). La hausse interviendra entre 2018-2022 et sera financée par les ressources issues des surplus budgétaires précédents. Le relâchement des dépenses ne devrait donc pas compromettre l’équilibre budgétaire. Malgré des fondamentaux solides, l’économie allemande est confrontée à des risques. La population est vieillissante, ce qui aggrave la pénurie de main d’oeuvre. Des surprises sur l’inflation pourraient malgré tout se matérialiser dans un contexte de plein emploi et de politiques budgétaire et monétaire accommodantes. Enfin, une éventuelle montée du protectionnisme aux États-Unis risque de frapper l’industrie allemande, qui est fortement orientée vers le commerce extérieur.