ROYAUME-UNI : Une nouvelle hausse de 25pb des taux de la Banque d’Angleterre est attendue d’ici à 2020


L’économie britannique s’est avérée résistante dans le sillage du referendum sur le Brexit, progressant de 1,9 % en moyenne sur les deux dernières années. Néanmoins, dans un contexte de sortie effective du Royaume-Uni de l’UE, nous anticipons un ralentissement, avec une croissance du PIB de 1,5 % en 2018 et 1,3 % en 2019. Si une croissance mondiale robuste devrait soutenir les exportations, l’investissement et la consommation privée sont susceptibles de ralentir, en raison de l’incertitude croissante entourant les relations futures avec l’UE après la date de départ officielle, fixée au 29 mars 2019.

Les négociations sur le Brexit demeurent dans l’impasse. Aucune solution n’est en vue en ce qui concerne la frontière irlandaise, élément clé du processus de retrait ordonné. La mise en oeuvre de la période de transition, qui maintient le statu quo jusqu’à la fin 2020, dépend d’un accord définitif et juridiquement contraignant sur le texte encadrant le divorce. Cet accord devrait être ratifié avant la fin 2018, la proposition en « dernier recours » formulée par l’UE pour la frontière irlandaise étant une solution temporaire, destinée à être revue par la suite. Cependant, il existe des incertitudes considérables concernant la période post-transition, avec des perturbations potentielles dans les chaînes d’approvisionnement si les relations commerciales se détériorent sérieusement.

Nous estimons que les causes de l’accélération de l’inflation depuis 2016, dont la dépréciation de la livre, se sont estompées. Ainsi, l’inflation ralentirait, tout en demeurant au-delà de 2 % en 2018 et 2019. La BoE maintiendrait une politique monétaire accommodante en parallèle des négociations et ne procédera qu’à une seule hausse de taux de 25pb en 2018. Le gouvernement maintient son objectif de réduction du déficit budgétaire sous les 2 % d’ici à 2021. Cependant, compte tenu du règlement financier du Brexit, estimé à 37,1 Mds GBP, le déficit s’établirait audessus de 2 % à moyen-terme. Les modalités du divorce avec l’UE constituent le principal risque à ce scénario. Sans accord sur le divorce d’ici au T1-19, la probabilité d’une sortie brutale augmenterait significativement. La forte volatilité de la livre qui suivrait nourrirait des pressions inflationnistes, obligeant la BoE à durcir sa politique plus rapidement, tandis que l’activité ralentirait.