Coronavirus: vers une récession économique en 2020 dans la zone euro

Date:

  • Le Covid-19 produit un choc sur l’activité qui va entraîner une récession en 2020. La croissance repartira légèrement en 2021-2022
  • L’orientation de la politique monétaire restera très accommodante et les taux d’intérêt bas sur l’horizon de prévision
  • La politique budgétaire sera plus expansionniste en 2020 en réaction au choc généré par le Covid-19. L’éventualité d’une relance plus importante s’est renforcée

En 2020, le Covid-19 produira un choc sur la croissance, amplifiant le ralentissement déjà attendu de l’activité cette année. Les mesures budgétaires ciblées et le recul du prix du pétrole ne compenseront qu’une partie du choc initial, et nous prévoyons une récession en 2020. L’activité réaccélérerait en 2021 et en 2022. Le taux de chômage serait orienté à la hausse dès le S2-2020.

L’impact de l’épidémie sur l’économie mondiale en 2020 amplifiera le freinage des exportations en 2020-2021. La décélération du Royaume-Uni dans le sillage du Brexit, une croissance tendanciellement plus modérée de l’économie chinoise et le retournement cyclique attendu aux Etats-Unis en 2021 resteront les principaux facteurs sous-jacents à cette dépression. Les exportations repartiront en 2022 grâce à la dissipation de l’incertitude globale et au soutien des politiques économiques.

Le Covid-19 aggravera l’érosion conjuguée de la demande extérieure et de la production manufacturière que connaît la zone euro depuis 2018

Source : Refinitiv, SG Études économiques et sectorielles

Jusqu’à présent résiliente, la demande intérieure pâtira en 2020-2021 des effets de bord des mesures de confinement et d’une nouvelle dégradation de l’environnement global. Les entreprises seront le principal canal de transmission de cette dépression au reste de l’économie. À court terme, les mesures ciblées des pouvoirs publics (nationaux et européens) devraient atténuer les tensions sur les trésoreries liées à l’impact du Covid-19. Mais avec le fléchissement de la demande anticipée et l’incertitude persistante, les entreprises réduiront leurs dépenses d’investissement, modéreront les salaires et privilégieront les gains de productivité pour préserver leurs marges.

Source : Refinitiv, SG Études économiques et sectorielles

La hausse du chômage qui s’en suivra pèsera sur la consommation (déjà affectée par les mesures de confinement en réponse au Covid-19) et sur l’investissement résidentiel en 2020-2021 (malgré les mesures de soutien tels que les moratoires sur le service des emprunts immobiliers). La demande publique augmentera en 2020, reflétant les mesures de soutien à l’économie. Les entreprises répercuteront la modération des coûts salariaux unitaires sur leurs prix. Par conséquent, l’inflation sous-jacente ralentira sur l’horizon de prévision.

L’orientation de la politique monétaire restera très accommodante. En réponse au risque généré par le Covid-19, la BCE a annoncé la mise en place d’un TLTRO ad hoc centré sur les crédits de trésorerie et un nouvel assouplissement des conditions des TLTRO III. De plus, des achats nets d’actifs supplémentaires à hauteur de 870 Mds EUR jusqu’au moins la fin de l’année viendront en supplément des achats nets courants (de 20 Mds EUR). La faiblesse de l’activité et de l’inflation amènerait l’institution à baisser une nouvelle fois cette année le taux de facilité sur les dépôts, à -0,6 %. Les achats d’actifs se poursuivraient aussi longtemps que nécessaire, quitte à en revoir les modalités techniques. En parallèle, le système par paliers pour le taux de rémunération des réserves continuerait d’être adapté pour limiter les effets indésirables de cette politique sur le système bancaire.

Une prolongation de l’épidémie de Codiv-19 pèserait davantage sur la croissance et la stabilité financière. Ce risque s’ajoute à une liste déjà longue d’aléas baissiers entourant notre scénario : incertitude persistante concernant les relations futures entre le Royaume-Uni et l’UE27, potentielle instabilité politique en Italie, reprise des tensions commerciales… A l’inverse, une relance budgétaire plus importante soutiendrait davantage l’activité. La probabilité d’un tel scénario a augmenté avec l’irruption du risque sanitaire en Europe.

Partager l'article:

Articles Recents

S'abonner

VIDÉOS SPONSORISÉES
VIDÉOS SPONSORISÉES

00:00:32

Lancement du nouveau Huawei Nova Y61

Huawei Consumer Business Group annonce le lancement du HUAWEI nova Y61, le plus récent smartphone de la série HUAWEI nova Y.
00:01:21

Samsung innove dans le suivi santé et bien-être avec les Galaxy Watch5 et Galaxy Watch5 Pro

Les nouvelles Galaxy Watch5 Series proposent des fonctionnalités de suivi du sommeil pertinentes et un design personnalisé pour façonner les habitudes de santé et bien-être au quotidien.

CONTENUS SPONSORISÉS
CONTENUS SPONSORISÉS

Ramadan : Un Mois Propice pour rompre avec la cigarette

Le mois sacré de Ramadan offre une opportunité unique pour ceux qui désirent se libérer de l'emprise de la cigarette.

OPPO A78, le nouveau smartphone bientôt en Tunisie

OPPO, la marque leader sur le marché mondial des appareils connectés, vient d’annoncer l’arrivée sur le marché tunisien de son dernier smartphone A78, à partir du 1er septembre 2023.
00:03:27

OPPO Tunisie lance les nouveaux smartphones Reno8 T 4G, Reno8 T 5G, un design élégant et une fluidité totale

OPPO vient d’annoncer le lancement, en Tunisie, de ses derniers modèles de smartphones de la série Reno, les nouveaux Reno8 T et Reno8 T 5G, avec une offre spéciale durant tout le mois de mars 2023.

Oppo consolide sa position et met en avant la nouvelle technologie de son Reno7

OPPO, la marque internationale leader dans l’industrie des smartphones et des objets connectés, a développé ces dernières années sa position et ses activités en Tunisie, dans le cadre d’une extension sur les marchés de la région Moyen Orient et Afrique.

A lire également
A lire également

Bourse européenne : rebond sur fond d’indicateurs encourageants

Les marchés européens ont terminé en hausse lundi, une salve d'indicateurs ayant rassuré les investisseurs sur la trajectoire de l'économie européenne.

Allemagne : Un déficit public de 1,75% prévu en 2024, selon le Conseil de stabilité

Le déficit public allemand devrait atteindre 1,75% du PIB en 2024, avant de baisser à 1% en 2025.

Vers une nouvelle baisse des taux de la BCE ?

Des membres influents de la Banque centrale européenne (BCE) ont appelé à une baisse des taux d'intérêt dans les mois à venir, affirmant que la situation économique actuelle l'exige.

Fitch confirme la note de l’Italie à « BBB » : une perspective stable malgré un déficit budgétaire persistant

 L'agence de notation Fitch a maintenu la note de crédit de l'Italie à "BBB" avec perspective stable, soulignant la solidité de l'économie italienne et son appartenance à la zone euro.

Yannis Stournaras de la BCE revoit ses prévisions : trois baisses de taux d’ici fin 2024

Yannis Stournaras de la BCE revoit à la baisse les prévisions de baisse de taux pour 2024 à trois, citant une croissance économique plus forte

Enquête sur les VE chinois : Bruxelles réclame plus de transparence

Trois constructeurs chinois de véhicules électriques (VE) - BYD, SAIC et Geely - se voient sommés par la Commission européenne de fournir des informations supplémentaires dans le cadre d'une enquête sur les subventions chinoises.

Bourses européennes : rebond après des indicateurs US rassurants

Les marchés européens ont terminé en hausse vendredi, rassurés sur les perspectives américaines après la dernière réunion de la Réserve fédérale et les indicateurs d'emploi.