Un essor remarquable de l’entrepreneuriat féminin numérique
L’entrepreneuriat féminin en Tunisie connaît une dynamique exceptionnelle. Selon la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, l’entrepreneuriat féminin numérique a enregistré une progression de 35% en cinq ans, confirmant la montée en puissance des talents féminins. Par ailleurs, 40% des startups créées depuis 2020 comptent une femme co-fondatrice, un indicateur fort du rôle croissant des Tunisiennes dans l’écosystème technologique.
Intervenant mardi à Tunis lors de l’ouverture du Congrès du Conseil International des Femmes Entrepreneures (CIFE), la ministre a souligné que « lorsque les femmes avancent, la société entière progresse, l’économie se renforce et l’horizon s’élargit ».
La Tunisie, pionnière de l’égalité économique en Méditerranée
Face à un auditoire majoritairement féminin venu de tout le bassin méditerranéen, Fatma Thabet Chiboub a rappelé la singularité tunisienne :
- La Tunisie est le premier pays en Méditerranée et dans le monde arabe à inscrire l’égalité comme pilier de sa modernisation économique.
- 60% des diplômés universitaires sont des femmes.
- Dans certaines spécialités technologiques industrielles, les femmes représentent 72% des diplômées en ingénierie.
- 25% des entreprises tunisiennes sont dirigées par des femmes, un taux supérieur à la moyenne régionale (16%).
Ces chiffres placent la Tunisie parmi les leaders régionaux en matière d’inclusion économique féminine.
Une présence féminine stratégique dans l’industrie
Dans le secteur industriel, les Tunisiennes occupent des positions-clés. La ministre a précisé que :
- 42% de la main-d’œuvre manufacturière dans plusieurs filières stratégiques est féminine.
- 500 entreprises industrielles sont dirigées par des femmes.
- Plus de 30% des dirigeantes évoluent dans les secteurs pharmaceutique, biotechnologique, des dispositifs médicaux et des textiles techniques.
Ces données attestent du rôle structurant des femmes dans les chaînes industrielles à forte valeur ajoutée.
Transition énergétique : un leadership féminin confirmé
La transition énergétique constitue également un domaine où les femmes tunisiennes s’imposent. Selon la ministre :
- 30% des nouveaux ingénieurs en énergies renouvelables sont des femmes.
- De nombreuses Tunisiennes pilotent des projets solaires en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe, renforçant l’image du pays comme exportateur de compétences.
Innovation technologique : des success stories inspirantes
Des Tunisiennes émergent désormais dans des secteurs de rupture tels que la robotique, les matériaux intelligents, l’ingénierie numérique ou les industries pharmaceutiques avancées. Ces succès illustrent la capacité des femmes à accompagner — et souvent à conduire — la transformation technologique et industrielle du pays.
Chiboub rappelle que cette mobilisation n’est pas uniquement sociale : « c’est une question de souveraineté industrielle, énergétique et technologique ». Les talents féminins sont désormais considérés comme une ressource stratégique nationale.
Un congrès pour une gouvernance plus inclusive en Méditerranée
De son côté, la Présidente du CIFE, Rachida Jebnoun, a affirmé que ce congrès s’inscrit dans une démarche d’action :
« Ce congrès n’est pas seulement un colloque ; c’est un engagement. Nous réunissons les forces vives de la Méditerranée pour passer du constat aux solutions concrètes ».
L’un des objectifs centraux est l’adoption d’une feuille de route commune permettant d’accélérer l’intégration économique de la région et de renforcer la présence des femmes dans les postes décisionnels.
Selon Jebnoun, cette rencontre confirme la volonté de la Tunisie de jouer un rôle de pôle catalyseur du leadership féminin durable.
Une plateforme stratégique entre la Tunisie et la Méditerranée
Organisé en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer (KAS), le Congrès 2025, placé sous le thème « Leadership Féminin et Intégration Économique : Synergies Stratégiques entre la Tunisie et la Méditerranée », rassemble :
- des décideurs de haut niveau,
- des ambassadeurs,
- des leaders du secteur privé,
- des universitaires,
- des organisations régionales et internationales.
L’objectif final est clair : renforcer la présence des femmes aux postes de responsabilité et construire une stratégie partagée d’intégration économique méditerranéenne.
