La Cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, a présenté au Bardo devant les deux chambres réunies — l’Assemblée des représentants du peuple et le Conseil national des régions et des districts — les grands axes du projet de loi de finances et du budget économique 2026. Cette année revêt une importance particulière puisqu’elle marque le lancement du plan quinquennal de développement 2026-2030, pierre angulaire des réformes économiques et sociales à venir.
Renforcer le rôle social de l’État et soutenir les citoyens
Le premier axe du budget repose sur la consolidation du rôle social de l’État. Sarra Zaafrani Zenzri a souligné que les priorités concernent la réduction du chômage, la révision des salaires dans les secteurs public et privé, ainsi que le renforcement de l’inclusion économique et financière. L’État entend aussi soutenir les initiatives collectives et renforcer les systèmes de sécurité sociale, tout en intensifiant les interventions dans des domaines clés comme la santé, le logement, les transports et l’éducation.
Ces orientations traduisent la volonté du gouvernement de préserver le pouvoir d’achat, tout en favorisant une croissance inclusive et équitable.
Agriculture et sécurité alimentaire : un pilier de souveraineté nationale
Le deuxième axe du projet de budget met l’accent sur les secteurs stratégiques, à commencer par l’agriculture, pilier essentiel de la sécurité alimentaire et nationale. Le gouvernement prévoit la création d’une ligne de financement dédiée aux petits agriculteurs afin de renforcer leur résilience et d’améliorer la productivité du secteur. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie globale de souveraineté alimentaire, cruciale face aux tensions internationales et aux effets du changement climatique.
Transition énergétique et écologique : moteur d’un développement durable
Parmi les secteurs prioritaires, l’énergie occupe une place centrale. Le gouvernement s’engage à accélérer la transition énergétique, à réduire la pollution et à soutenir les projets d’énergies renouvelables. Cette orientation vise à réduire la dépendance énergétique du pays, à promouvoir la sobriété énergétique et à inscrire la Tunisie dans la dynamique mondiale de la neutralité carbone.
Justice fiscale et numérisation totale de l’administration
Le troisième axe du budget 2026 est consacré à la justice fiscale. Le gouvernement prévoit l’élargissement de l’impôt sur la fortune et l’adoption d’un système d’imposition progressive, plus équitable et redistributif. Le quatrième axe s’articule autour de la simplification administrative : la numérisation totale de l’administration publique permettra de réduire la bureaucratie, de lutter contre la corruption, les monopoles, la contrebande et la fraude fiscale. Cette digitalisation intégrale s’inscrit dans une logique d’efficience publique et de transparence au service du citoyen.
Pouvoir d’achat, prix et lutte contre la spéculation
La Cheffe du gouvernement a insisté sur la priorité absolue accordée au contrôle des prix et à la préservation du pouvoir d’achat. Malgré une baisse du taux d’inflation et une stabilisation de l’approvisionnement en produits de base, le niveau des prix demeure élevé. Le gouvernement compte intensifier les opérations de contrôle sur les circuits de production et de distribution afin de démanteler les réseaux de spéculation et de monopole.
La numérisation des circuits de distribution facilitera ce suivi en temps réel et garantira plus de transparence dans la formation des prix.
Objectif de croissance : 3,3 % en 2026
Sur le plan économique, la Tunisie ambitionne une croissance de 3,3 % en 2026, contre 2,6 % en 2025, ce qui permettrait une hausse du revenu individuel de 7,4 %.
Le gouvernement prévoit également une augmentation de 12 % de l’investissement global (public et privé), atteignant 16 % du PIB.
Ces perspectives reposent sur l’amélioration du climat des affaires, la planification de nouveaux projets locaux, la révision du cadre juridique de l’investissement et le soutien aux PME à travers la stratégie nationale de promotion des petites et moyennes entreprises.
Maîtrise du déficit commercial et diversification des exportations
La Cheffe du gouvernement a réaffirmé la volonté de ramener le déficit commercial à 3,6 % du PIB en 2026.
Pour y parvenir, le gouvernement mise sur le renforcement des exportations, la diversification des marchés extérieurs et la rationalisation des importations. L’objectif est de protéger l’économie nationale tout en soutenant les secteurs productifs à haute valeur ajoutée.
