Le commerce extérieur français a connu un double mouvement en octobre. D’un côté, les données CVS-CJO de Bercy montrent une réduction notable du déficit commercial, ramené à 3,92 milliards d’euros, contre 6,35 milliards d’euros en septembre. Cette amélioration est principalement liée à une baisse de 4,6 % des importations, tombées à 55,6 milliards d’euros, tandis que les exportations reculent plus modestement de 0,5 %, à 51,7 milliards d’euros.
De l’autre côté, la Direction générale des douanes observe sur le même mois un solde commercial de –5,2 milliards d’euros, en légère dégradation de 0,1 milliard par rapport à septembre. Dans cette seconde approche méthodologique, les exportations s’établissent à 51,8 milliards d’euros et les importations à 57 milliards d’euros. Le déficit cumulé sur un an atteint –72,4 milliards d’euros, confirmant une tendance structurellement déficitaire.
Cette situation s’inscrit dans une dynamique observée depuis 2002, année à partir de laquelle la France n’a plus enregistré d’excédent commercial. Les comparaisons européennes soulignent cet écart : en 2024, l’Italie affichait un excédent de 54,9 milliards d’euros, l’Allemagne un excédent de 239,1 milliards d’euros, tandis que l’Union européenne dans son ensemble enregistrait un solde positif de 147 milliards d’euros. La France demeure donc l’un des rares grands pays européens durablement déficitaires.
L’analyse par catégories de produits montre un tableau contrasté. Le solde énergétique s’améliore légèrement en octobre (+0,1 milliard), grâce à une baisse des importations et à la stabilité des exportations. En revanche, le solde des produits manufacturés se dégrade de 0,3 milliard, pénalisé par la détérioration des biens d’investissement (–0,2 milliard) et des biens intermédiaires (–0,1 milliard). Le solde des biens de consommation reste stable, les hausses simultanées des flux s’équilibrant.
En parallèle, la Banque de France annonce un excédent des transactions courantes de 1,1 milliard d’euros en octobre, contrastant avec le déficit de 1,6 milliard observé en septembre. Cet indicateur élargi des comptes extérieurs reflète une amélioration des revenus et services, même si la balance commerciale reste fragilisée.
L’ensemble de ces données montre que, malgré un répit ponctuel sur le mois d’octobre, la France demeure confrontée à un déséquilibre extérieur structurel, aggravé par des décennies de perte de compétitivité industrielle et par une dépendance persistante aux importations, notamment manufacturières.
