L’activité manufacturière en France a enregistré un nouveau recul en juin, selon les dernières données de l’enquête mensuelle publiée par S&P Global en collaboration avec la Hamburg Commercial Bank (HCOB). Le PMI manufacturier (Purchasing Managers’ Index) s’est établi à 48,1, contre 49,8 en mai, confirmant une contraction de l’activité pour le quatrième mois consécutif.
Bien que légèrement supérieur à la première estimation (47,8) et au consensus des économistes interrogés par Reuters (également 47,8), l’indice reste en dessous de la barre critique des 50, seuil qui sépare expansion et contraction. Cela indique que le secteur continue de s’affaiblir, en dépit de quelques signaux de stabilisation antérieurs.
Production en repli, commandes en forte baisse
Le mois de juin a été marqué par un recul de la production industrielle, qui s’était pourtant redressée durant les deux mois précédents. Cette détérioration est principalement imputée à la baisse de la demande intérieure et extérieure, les nouvelles commandes ayant enregistré leur plus forte contraction depuis quatre mois. Les industriels ont rapporté une demande particulièrement faible sur les marchés nationaux et internationaux.
S&P Global souligne également la pression concurrentielle exercée sur les producteurs français, les poussant à réduire leurs prix de vente pour le quatrième mois consécutif, malgré une légère hausse des coûts des intrants, due à la remontée des prix des matières premières et de l’énergie.
Automobile en panne, reprise fragilisée
Jonas Feldhusen, économiste à la Hamburg Commercial Bank, explique que plusieurs entreprises ont cité la faiblesse persistante du secteur automobile comme l’un des facteurs majeurs de ce recul. Le ralentissement de la demande intérieure, qui affichait pourtant une tendance positive depuis le début de l’année, a également contribué à ce retournement.
Selon lui, la reprise fragile du secteur manufacturier français a subi un revers majeur, et l’avenir du redressement économique reste incertain. « La question clé est désormais de savoir s’il s’agit d’une correction temporaire ou de la fin prématurée d’un rebond durement acquis« , a-t-il ajouté.
Perspectives : la défense et la BCE en soutien ?
Tout n’est cependant pas noir dans le tableau dressé par S&P Global. Jonas Feldhusen estime que les dépenses publiques accrues dans le domaine de la défense, combinées aux mesures de relance monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), pourraient offrir un soutien bienvenu au secteur manufacturier dans les prochains mois.
Néanmoins, ces éléments restent insuffisants pour inverser immédiatement la tendance, tant que la demande globale – notamment à l’export – ne retrouve pas un niveau plus robuste. La prudence reste donc de mise pour les mois à venir.
