L’Union européenne est en passe de durcir le ton contre la Russie. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a confirmé lundi la préparation active d’un nouveau paquet de sanctions. Cette annonce survient juste après des discussions de haut niveau tenues à Berlin le 15 décembre 2025, réunissant des dirigeants européens, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et des émissaires américains.
Mme von der Leyen a insisté sur la nécessité de contraindre la Russie à une véritable démarche de paix, et non à une simple formalité. « La Russie doit ressentir une pression constante pour venir à la table des négociations – non pour la forme, mais pour des résultats », a-t-elle déclaré. C’est dans cette optique que l’Europe s’engage à « continuer d’augmenter le coût de la guerre menée par la Russie ».
Le volet financier est également renforcé. Le 12 décembre, les dirigeants de l’UE avaient déjà pris une mesure historique : le gel indéfini de 210 milliards d’euros (246 milliards de dollars) d’avoirs de la banque centrale russe détenus en Europe. Cette décision supprime l’obligation de votes unanimes bisannuels, écartant de fait le risque de blocage par un État membre, tel que la Hongrie, sur le renouvellement du gel. L’immobilisation des actifs russes est désormais une stratégie de long terme.
Un Engagement Financier Massif : 90 Milliards d’Euros pour la Stabilité de Kiev
Au-delà de la pression, l’Europe apporte une garantie de soutien financier d’une ampleur inédite. L’UE s’est engagée à couvrir les deux tiers des besoins de financement de l’Ukraine pour les deux prochaines années. Cette aide représente environ 90 milliards d’euros (soit 105 milliards de dollars).
Ce soutien colossal sera le point central du Conseil européen des 18 et 19 décembre 2025, qualifié de réunion « décisive » par Ursula von der Leyen. Cet engagement financier assure à l’Ukraine une visibilité et une résilience économique cruciales face à l’agression.
Vers une Force Multinationale : Exigence de Garanties de Sécurité « Crédibles » pour l’Ukraine
La dimension sécuritaire a également dominé les pourparlers de Berlin. Dix dirigeants européens, rejoints par la présidente von der Leyen, ont cosigné une déclaration conjointe appelant à l’établissement de « garanties de sécurité solides et crédibles » pour l’Ukraine.
Parmi les options envisagées figure la création d’une force multinationale dirigée par l’Europe et soutenue par les États-Unis. Les signataires ont réaffirmé avec force que toute décision concernant l’intégrité territoriale du pays « appartient uniquement à l’Ukraine » et doit impérativement être consolidée par des engagements de sécurité inébranlables.
La Haute Représentante de l’UE pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, a souligné cette ligne de conduite le 14 décembre, affirmant que le bloc « n’envisagerait pas de lever les sanctions » et qu’il augmentait la pression en ciblant notamment la flotte fantôme russe chaque mois.
Réunion Clé à Berlin : Un Alignement Stratégique entre l’Ukraine, l’Europe et les États-Unis
La réunion du 15 décembre à Berlin a été saluée par Ursula von der Leyen comme la preuve d’un « progrès réel et concret » grâce à l’alignement stratégique entre Kiev, l’Union européenne et les États-Unis.
Cette concertation de haut niveau a rassemblé des leaders de l’Allemagne, de la France, de la Grande-Bretagne, de l’Italie, des Pays-Bas, de la Pologne et de la Suède, ainsi que le Secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte. La présence américaine était assurée par l’envoyé spécial Steve Witkoff et Jared Kushner, gendre du président Donald Trump. Cet éventail de participants témoigne de la volonté transatlantique de présenter un front uni et coordonné face à la Russie.
