Alors que l’échéance du 1er août approche, l’Union européenne affiche son exaspération face aux intentions tarifaires du président américain Donald Trump. Celui-ci menace d’imposer des droits de douane de 30 % sur la plupart des importations européennes, une mesure jugée « absolument inacceptable » par Bruxelles.
Réunie le lundi 14 juillet, la Commission européenne a averti qu’en l’absence de compromis, elle activera un plan de rétorsion économique visant les États-Unis. Selon les autorités européennes, les discussions commerciales sont actuellement bloquées par Washington, malgré les efforts répétés de l’UE pour trouver une issue négociée.
Vers une guerre commerciale ? Trump hausse le ton
Le samedi 12 juillet, Donald Trump a durci sa ligne commerciale en annonçant des taxes de 30 % sur les produits européens et mexicains, tout en menaçant également le Japon et la Corée du Sud. Le Canada n’est pas épargné : il pourrait être visé par des droits de 35 % dès août.
Cette offensive tarifaire s’inscrit dans une stratégie de pression visant à forcer de nouveaux accords commerciaux bilatéraux jugés « plus équitables » par la Maison Blanche.
L’Europe prépare une riposte à 21 milliards, voire 93 milliards d’euros
Jusqu’ici, Bruxelles avait gardé une posture prudente afin de favoriser la voie diplomatique. Mais la situation semble évoluer. Antonio Tajani, ministre italien des Affaires étrangères, a affirmé que l’UE dispose déjà d’une liste de contre-mesures tarifaires évaluée à 21 milliards d’euros, prête à être appliquée en cas d’échec des discussions.
Un second paquet de sanctions commerciales, d’une valeur potentielle de 72 milliards d’euros supplémentaires, est également en préparation selon le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic. Ce dernier estime que « la négociation reste possible », tout en regrettant le manque d’engagement de la part des États-Unis. « Il faut deux mains pour applaudir », a-t-il souligné.
Les marchés européens accusent le coup
La simple menace de nouveaux droits de douane a déjà eu des effets visibles sur les places financières. Les bourses européennes ont clôturé en baisse, lundi 14 juillet, affectées par les tensions croissantes. Les secteurs automobile et des boissons alcoolisées ont subi les pertes les plus importantes.
L’Allemagne, première puissance exportatrice de l’UE, est particulièrement exposée. Le chancelier Friedrich Merz a qualifié ces taxes de « coup en plein cœur pour l’industrie allemande ». Volker Treier, président de la Chambre de commerce et d’industrie allemande (DIHK), s’alarme d’un risque d’effondrement du commerce transatlantique.
Le monde cherche des compromis avant l’échéance du 1er août
La date du 1er août agit comme un compte à rebours pour la diplomatie mondiale. Le conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, a confirmé que des discussions commerciales sont en cours avec l’UE, le Mexique et le Canada.
La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum s’est dite confiante quant à la signature prochaine d’un accord de sécurité bilatéral, affirmant qu’un terrain d’entente pourrait être trouvé avant l’échéance. La Maison Blanche a précisé que les produits échangés dans le cadre de l’USMCA (accord de libre-échange nord-américain) seraient exemptés des nouvelles taxes.
De son côté, la Corée du Sud a annoncé être proche d’un accord de principe. Yeo Han-koo, principal négociateur sud-coréen, a déclaré que Séoul pourrait accorder un meilleur accès à ses marchés agricoles pour éviter les sanctions douanières.
Une escalade évitable, mais l’heure tourne
Alors que la fenêtre pour un compromis se rétrécit, l’Union européenne reste déterminée à défendre ses intérêts commerciaux. Les prochaines semaines seront décisives pour éviter une guerre commerciale transatlantique aux lourdes conséquences économiques.
Le message de Bruxelles est clair : la négociation est encore possible, mais la riposte est prête.
