La Côte d’Ivoire, locomotive de l’Afrique de l’Ouest
Selon les dernières données du Fonds monétaire international (FMI), la Côte d’Ivoire a enregistré un PIB par habitant de 2 723 dollars en 2024, la plaçant au premier rang en Afrique de l’Ouest continentale et à la troisième place en Afrique subsaharienne (hors pays de moins de trois millions d’habitants).
Cette performance confirme la solidité de la trajectoire ivoirienne, soutenue par une stratégie économique axée sur la diversification, la transformation industrielle et la stabilité macroéconomique. Elle témoigne également du rôle central du pays dans la dynamique de croissance régionale, au sein de l’UEMOA.
Derrière l’Afrique du Sud et l’Angola : un modèle de croissance durable
En dehors des petits États insulaires comme les Seychelles (21 532 $) ou Maurice (11 883 $), la Côte d’Ivoire se classe juste derrière l’Afrique du Sud (6 332 $) et l’Angola (3 054 $).
Ce dernier, grand producteur de pétrole (1,1 million de barils par jour en 2024, soit 31 fois plus que la Côte d’Ivoire), devrait d’ailleurs être dépassé dès 2026, selon les prévisions du FMI.
Cette évolution marque une étape historique : la Côte d’Ivoire devient le premier pays non pétrolier parmi les plus riches du continent, grâce à une politique économique fondée sur la valeur ajoutée, la transformation locale et la diversification des exportations.
Une avance marquée sur les grandes économies africaines
Le pays d’Houphouët-Boigny devance désormais le Ghana (2 406 $), la Mauritanie (2 362 $), la République du Congo (2 360 $) et le Kenya (2 305 $).
Il distance aussi nettement les géants africains tels que le Nigeria (1 100 $), l’Éthiopie (1 320 $) et le Rwanda (1 028 $), dont les niveaux de richesse par habitant restent 2,5 à 2,6 fois inférieurs à celui de la Côte d’Ivoire.
Cette performance est d’autant plus remarquable que le pays dispose de ressources naturelles limitées comparativement à ses voisins. En 2024, la Côte d’Ivoire a produit 5,1 fois moins de pétrole et 2,4 fois moins d’or que le Ghana, et 37 fois moins de pétrole que le Nigeria. Malgré cela, son PIB par habitant surpasse largement ces puissances régionales.
Une croissance soutenue et une industrialisation rapide
Entre 2015 et 2024, la Côte d’Ivoire a enregistré une croissance annuelle moyenne de 6,1 %, soit l’un des rythmes les plus élevés du continent.
Elle surpasse largement le Ghana (4,4 %), le Kenya (4,6 %), le Nigeria (1,7 %), ainsi que l’Afrique du Sud et l’Angola, dont la croissance reste inférieure à 1 %.
Cette dynamique traduit le succès d’une politique économique cohérente, fondée sur :
- la modernisation du cadre des affaires,
- la lutte contre la corruption,
- et la promotion de la transformation industrielle des produits agricoles.
La Côte d’Ivoire transforme aujourd’hui :
- 80 % de son caoutchouc naturel,
- 70 % de son thon,
- 45 % de son cacao,
- et 30 % de ses noix de cajou (contre seulement 6 % en 2016).
L’objectif est ambitieux : atteindre 100 % de transformation locale du cacao d’ici 2030 et 50 % pour les noix de cajou d’ici 2027.
Un modèle africain de bonne gouvernance
Sur le plan institutionnel, la Côte d’Ivoire se distingue également par sa bonne gouvernance. Elle occupe la 69ᵉ place mondiale dans le classement 2024 de Transparency International, à égalité avec le Sénégal et le Bénin, et devant le Ghana (80ᵉ), l’Afrique du Sud (82ᵉ), le Kenya et l’Angola (121ᵉ).
Cette performance renforce la confiance des investisseurs et crédibilise les réformes structurelles menées par le gouvernement.
Des ambitions infrastructurelles à la hauteur de sa croissance
La Côte d’Ivoire est aujourd’hui un véritable chantier économique.
Le pays multiplie les grands projets d’infrastructure et d’urbanisme, symboles de sa transformation rapide.
Parmi eux, la Tour F, en construction à Abidjan, deviendra en 2026 la plus haute tour d’Afrique et du monde francophone, culminant à 404 mètres, dépassant ainsi les plus hauts gratte-ciel européens.
Vers une émergence consolidée à l’horizon 2030
Grâce à sa croissance soutenue, sa stabilité politique et son orientation industrielle, la Côte d’Ivoire s’impose comme le nouveau modèle de réussite économique africaine. Si la tendance se confirme, elle pourrait rejoindre l’Afrique du Sud parmi les deux économies les plus industrialisées d’Afrique subsaharienne d’ici 2030, consolidant ainsi son statut de moteur économique régional et continental.
