Accueil Economie Crédits bancaires : une progression modérée qui reflète les contraintes économiques

Crédits bancaires : une progression modérée qui reflète les contraintes économiques

Les crédits aux particuliers en Tunisie n’ont progressé que de 0,57 % au premier semestre 2025, selon la BCT. Une évolution freinée par des taux directeurs élevés, qui pèsent sur la demande de financement des ménages et traduisent les contraintes structurelles de l’économie nationale.

La Banque Centrale de Tunisie (BCT) rapporte une progression limitée de 0,57 % des crédits bancaires non professionnels au premier semestre 2025. L’encours global atteint 29,702 milliards de dinars (MD) à fin juin, contre 29,533 MD fin 2024. Cette hausse de 168 MD met en évidence la prudence des ménages face à un environnement marqué par la cherté du financement bancaire et des taux d’intérêt élevés.

Habitat : priorité à la réhabilitation plutôt qu’à l’investissement

Les crédits destinés à l’amélioration de l’habitat ont progressé de 231 MD, atteignant 11,183 MD, signe d’une orientation des ménages vers la valorisation du patrimoine existant plutôt que de nouveaux investissements immobiliers.
À l’inverse, les crédits pour l’acquisition de logements reculent de 178 MD, à 12,949 MD fin juin 2025. Cette tendance traduit un ralentissement du marché immobilier, conséquence directe du coût élevé du crédit et de la baisse du pouvoir d’achat.

Consommation et mobilité : un soutien limité à la demande intérieure

Les crédits à la consommation enregistrent une légère progression de 108 MD, pour atteindre 5,137 MD, reflétant une demande contrainte par les conditions de financement.
Dans le segment automobile, les encours s’établissent à 417,8 millions de dinars, contre 409,5 millions fin 2024. Les prêts universitaires, quant à eux, reculent marginalement à 14,3 millions de dinars, soulignant les limites de l’accès au crédit pour les étudiants et familles.

Une politique monétaire restrictive pour contenir l’inflation

La modestie de cette croissance illustre l’impact de la politique monétaire restrictive menée par la BCT. Malgré un assouplissement décidé le 26 mars 2025 – avec une baisse du taux directeur de 8 % à 7,5 % – le coût du crédit reste élevé, freinant l’accès des ménages au financement.
Cette orientation traduit la volonté de la BCT de préserver la stabilité macroéconomique et de contenir l’inflation, au prix d’un ralentissement du marché du crédit et d’une pression sur la consommation.