Une étude révélatrice de la perception des entreprises
La Direction générale des impôts (DGI) vient de publier une enquête terrain qui met en lumière une satisfaction élevée des entreprises tunisiennes vis-à-vis de ses services. Selon les résultats, 81,7% des grandes entreprises et 93,4% des entreprises moyennes estiment que les prestations rendues par l’administration fiscale répondent à leurs attentes.
Des entreprises établies et représentatives
L’échantillon étudié regroupe 962 sociétés, dont 575 grandes et 387 moyennes entreprises, principalement implantées dans le Grand Tunis (64,7% et 94,3% respectivement). La majorité exerce depuis plus de dix ans, ce qui confère à l’étude une valeur significative pour évaluer la relation entre fiscalité et environnement économique.
Communication et professionnalisme au cœur de la relation fiscale
Les indicateurs mettent en avant des facteurs qualitatifs clés. Du côté des grandes entreprises, 85,5% apprécient la communication directe avec la DGI, 84,7% saluent le respect du secret professionnel et 83,1% reconnaissent la compétence et le professionnalisme des agents lors des révisions fiscales. Les entreprises de taille moyenne affichent des taux de satisfaction encore plus élevés, atteignant 88,1% pour la communication, 80,6% pour la confidentialité et 87,6% pour le professionnalisme.
Les services les plus utilisés
Le dépôt des déclarations fiscales et de leurs annexes reste la prestation la plus sollicitée, représentant 69,6% des interactions avec les grandes entreprises et 61% avec les moyennes entreprises. Ces chiffres traduisent l’importance des démarches déclaratives dans le quotidien des sociétés.
Un contraste avec la réalité macroéconomique
Si l’étude de la DGI illustre une dynamique institutionnelle encourageante, elle s’oppose toutefois aux constats dressés par d’autres analyses. En 2019, l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) estimait à 5,45 milliards de dinars par an les pertes fiscales dues au secteur parallèle. Plus récemment, l’ONG Al Bawsala évaluait les pertes liées à l’évasion fiscale à 25 milliards de dinars, soit 43,3% du budget national de 2022 et près de 2,7 fois le déficit budgétaire.
La question de la pression fiscale et de la compétitivité
Selon le Tableau de bord de la compétitivité de l’économie tunisienne (ITES, juillet 2022), la pression fiscale moyenne de 2011 à 2020 a dépassé 22%, atteignant 25% en 2022. Ce niveau, parmi les plus élevés en Afrique, est considéré comme un frein à la compétitivité et un facteur de fuite vers l’informel.
