L’Association nationale des petites et moyennes entreprises (ANPME) a lancé un appel direct au gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). L’objectif : une intervention urgente pour simplifier les procédures bancaires complexes qui entravent les transferts en devises. L’association souligne que les lourdeurs administratives actuelles bloquent l’activité économique et sapent le climat de confiance, vital pour l’investissement.
Des Entrepreneurs Numériques Pénalisés par la Bureaucratie
L’ANPME exprime sa profonde inquiétude face aux obstacles récurrents rencontrés par les jeunes entrepreneurs, les dirigeants de startups et les PME. Le cœur du problème réside dans la difficulté à percevoir leurs revenus légitimes en devises.
Ces blocages sont particulièrement critiques pour les acteurs de l’économie numérique. Les secteurs de l’exportation de services et des nouvelles technologies, qui devraient être des moteurs de croissance pour la Tunisie, se retrouvent freinés par des formalités bancaires jugées obsolètes. Selon l’association, ces « entraves bureaucratiques » ne font pas que retarder les paiements ; elles découragent l’initiative et poussent les talents à chercher des solutions alternatives, parfois en dehors des circuits officiels ou même du pays.
L’Urgence d’une Réforme : Adapter le Code des Changes au 21e Siècle
Face à ce constat, l’ANPME ne se contente pas de demander une simple facilitation. L’association met l’accent sur une nécessité structurelle : la révision et la mise à jour immédiate du code des changes.
Ce cadre réglementaire, jugé inadapté aux réalités économiques et numériques contemporaines, est au centre des préoccupations. Une réforme permettrait enfin aux exportateurs, qu’ils vendent des services immatériels ou des marchandises physiques, d’introduire leurs devises étrangères dans le pays de manière simple, rapide et transparente. L’enjeu est de passer d’une logique de contrôle restrictif à une logique de facilitation et de confiance, essentielle pour stimuler les flux financiers entrants.
Libérer le Potentiel des Nouveaux Métiers et de l’Exportation
L’intervention de l’ANPME s’inscrit dans une perspective plus large que la simple résolution de problèmes administratifs. L’association rappelle les immenses perspectives d’exportation des services et l’émergence constante de nouveaux métiers liés au digital (développement, conseil, création de contenu, e-commerce).
Pour que la Tunisie puisse pleinement capter la valeur générée par ces secteurs, elle doit offrir un environnement bancaire et réglementaire agile. L’appel au gouverneur de la BCT est donc un plaidoyer pour l’avenir : permettre aux jeunes et aux PME de recevoir leur dû sans friction, c’est leur donner les moyens de réinvestir, d’innover et de contribuer directement à la balance commerciale du pays.
