Oracle a annoncé une expansion sans précédent de son activité cloud dédiée à l’intelligence artificielle, confirmant un accord informatique géant de 300 milliards $ avec OpenAI. Selon les projections, les revenus d’Oracle Cloud Infrastructure (OCI) devraient atteindre 166 milliards $ d’ici l’exercice 2030, représentant près des trois quarts du chiffre d’affaires total du groupe.
Lors de la conférence AI World à Las Vegas, Clay Magouyrk, PDG d’Oracle Cloud, a également dévoilé un partenariat stratégique de 20 milliards $ avec Meta, en plus du lancement du supercalculateur d’IA le plus puissant jamais conçu par l’entreprise. Ces annonces ont propulsé le titre Oracle de 3 % jeudi, poursuivant une hausse exceptionnelle de 70 à 80 % depuis le début de l’année.
Une croissance fulgurante portée par l’essor de l’IA
La transformation d’Oracle symbolise l’un des tournants majeurs du secteur technologique : d’un fournisseur de bases de données classiques à un acteur dominant de l’infrastructure d’IA mondiale. Le contrat de 300 milliards $ avec OpenAI, désormais confirmé, constitue l’un des plus importants de l’histoire du cloud computing.
Sur une durée de cinq ans, Oracle fournira 4,5 gigawatts de capacité de calcul pour alimenter les modèles d’IA avancés développés par OpenAI.
Magouyrk a précisé que, sur les 65 milliards $ de nouveaux engagements obtenus en 30 jours, une large part provient d’autres grands clients, dont Meta. Ces chiffres confirment la montée en puissance d’Oracle dans un marché en pleine explosion.
Objectif : 166 milliards $ de revenus cloud en 2030
Les prévisions d’Oracle s’appuient sur une croissance annuelle moyenne de 75 % de son activité cloud. D’ici 2030, le chiffre d’affaires global du groupe pourrait atteindre 225 milliards $, avec un bénéfice par action ajusté de 21 $.
Ces estimations dépassent largement les prévisions des analystes, qui tablaient sur 198,4 milliards $ de ventes et 18,92 $ par action.
Cette trajectoire ambitieuse positionne Oracle comme le challenger direct des géants Amazon Web Services, Microsoft Azure et Google Cloud, sur un marché mondial dominé par les infrastructures d’IA.
Zettascale10 : le supercalculateur qui redéfinit la puissance d’Oracle
Au cœur de cette expansion, Oracle a présenté son superordinateur OCI Zettascale10, décrit comme le plus grand supercalculateur d’IA hébergé dans le cloud. Capable de délivrer 16 zettaFLOPS de performance de pointe, il connecte des centaines de milliers de GPU NVIDIA répartis sur plusieurs centres de données.
Le système repose sur l’architecture réseau Oracle Acceleron RoCE, offrant une latence GPU-à-GPU ultra-faible et une efficacité accrue pour les charges de travail massives.
Selon Mahesh Thiagarajan, vice-président exécutif d’OCI, « le Zettascale10 combine l’infrastructure NVIDIA de nouvelle génération avec le réseau Acceleron pour fournir une capacité d’IA multi-gigawatts ».
Ce supercalculateur, dix fois plus performant que la génération précédente, soutiendra notamment le projet Stargate à Abilene, au Texas, et intégrera jusqu’à 800 000 GPU NVIDIA dans sa phase initiale.
Oracle, nouveau rival des géants du cloud
Selon Bloomberg Intelligence, la croissance rapide d’Oracle pourrait porter sa part de marché du cloud à 12 % d’ici 2030, dépassant potentiellement Google Cloud. Cette dynamique s’accompagne d’une stratégie de rentabilité mesurée : Oracle prévoit des marges brutes ajustées de 30 à 40 % sur ses services cloud d’IA.
Pour rassurer les investisseurs, l’entreprise a illustré l’économie de ses contrats : un accord cloud de 60 milliards $ sur six ans pourrait générer 6,4 milliards $ de coûts annuels, soulignant la rentabilité de son modèle.
Les analystes de Wall Street saluent cette trajectoire : Jefferies a relevé son objectif de cours à 400 $ (contre 360 $), tandis que Citi maintient une recommandation d’achat avec un objectif de 415 $, soit un potentiel de hausse de près de 40 %.
