L’administration américaine a officialisé le 22 août un investissement de 8,9 milliards de dollars dans Intel, permettant à l’État fédéral d’acquérir 9,9 % du capital du géant des semi-conducteurs. Cette opération traduit la volonté de Washington de soutenir un acteur stratégique en difficulté et de renforcer sa souveraineté industrielle face à la concurrence chinoise.
Le président Donald Trump a souligné le caractère stratégique de cet accord, rappelant que « les États-Unis possèdent désormais 10 % d’Intel », qualifiant cette participation de bénéfique pour l’entreprise comme pour « le peuple américain ».
Une combinaison de subventions et d’investissements publics
L’investissement se compose de deux volets principaux :
- 5,7 milliards de dollars de subventions issues du Chips Act, dont 2,2 milliards avaient déjà été versés.
- 3,2 milliards de dollars apportés via le programme Secure Enclave, dédié à la sécurisation des technologies sensibles.
Au total, l’État américain a acquis 433,3 millions d’actions au prix unitaire de 20,47 dollars, sans pour autant obtenir de siège au conseil d’administration, se positionnant comme un actionnaire passif.
Clause de rachat et enjeux stratégiques
Un volet essentiel de l’accord prévoit que Washington pourra acquérir 5 % supplémentaires du capital d’Intel sur une période de cinq ans, au prix fixe de 20 dollars par action. Cette option ne sera activable que si Intel perd le contrôle de 51 % de son activité de fonderie, considérée comme une infrastructure critique pour la souveraineté technologique américaine.
Une politique économique interventionniste
Cet investissement s’inscrit dans une série de mesures inédites initiées par Donald Trump depuis son retour à la Maison-Blanche. Récemment, le gouvernement fédéral a autorisé Nvidia à vendre ses puces H20 en Chine, sous condition de reverser 15 % des revenus générés à Washington.
Ces initiatives confirment une stratégie claire : réduire la dépendance américaine vis-à-vis de l’Asie, sécuriser les chaînes de valeur des semi-conducteurs et placer l’État au cœur de la gouvernance industrielle nationale.
