L’économie allemande a enregistré une croissance nulle au troisième trimestre 2025, a confirmé mardi l’office fédéral des statistiques Destatis. Cette performance, qui intervient dans un contexte de faibles exportations et de consommation intérieure en repli, illustre les difficultés persistantes d’une économie pourtant soutenue par un plan d’investissements publics de 500 milliards d’euros.
Cette stagnation succède à une contraction révisée de 0,2 % au deuxième trimestre, prolongeant une phase de faiblesse structurelle. Si la formation brute de capital fixe en machines et équipements a fourni un léger soutien, cela n’a pas suffi à compenser la chute des ventes à l’étranger et le ralentissement des dépenses des ménages.
Une confiance des entreprises en net recul
La détérioration de la conjoncture se reflète également dans les enquêtes de climat économique. En novembre, l’indice Ifo du climat des affaires est tombé à 88,1, contre 88,4 en octobre, un niveau inférieur aux attentes des analystes (88,5).
Cette baisse provient surtout d’un affaiblissement des anticipations des entreprises, même si l’évaluation de la situation actuelle montre un léger mieux. Le recul est particulièrement marqué dans le secteur manufacturier, dont l’indice tombe à –13,7 après –11,9, signe d’un pessimisme croissant. Dans la distribution, de nombreux détaillants signalent un début décevant de la saison de Noël, pourtant crucial pour le commerce.
« L’économie allemande reste profondément enlisée dans la stagnation à la fin de l’année », souligne Carsten Brzeski, économiste, illustrant la prudence des milieux économiques.
Un stimulus massif qui tarde à produire ses effets
Malgré le lancement d’un plan d’infrastructures de 500 milliards d’euros et l’augmentation des dépenses de défense annoncés par le Chancelier Friedrich Merz, les effets sur l’activité tardent à apparaître. Les récentes données budgétaires montrent que de nombreux postes de dépenses n’ont pas atteint leurs objectifs annuels, conséquence des tensions politiques autour du budget 2025 durant l’été.
Ruth Brand, présidente de Destatis, confirme que les exportations faibles ont exercé une pression notable sur l’activité au troisième trimestre. La consommation des ménages, pour sa part, a reculé pour la première fois depuis le quatrième trimestre 2023, notamment en raison d’une baisse des dépenses dans les services alimentaires, boissons et hébergement.
Perspectives 2025 : une croissance qui restera faible
Selon les récentes projections de la Commission européenne — évoquées mais non finalisées dans les documents officiels — l’Allemagne devrait connaître une croissance d’environ 0,2 % sur l’ensemble de l’année 2025, confirmant une reprise lente et incertaine.
Dans un contexte international marqué par le ralentissement du commerce mondial, la transition énergétique coûteuse et les contraintes budgétaires nationales, l’économie allemande a encore du chemin à faire pour renouer avec une croissance solide et durable.
