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L’économie française en 2025 : entre croissance ralentie, rigueur budgétaire et tensions sociales

En 2025, l’économie française connaît une croissance ralentie, un déficit public toujours élevé et un pouvoir d’achat en berne. Face à ces défis, le gouvernement engage un plan d’économies ambitieux, misant sur une rigueur budgétaire pour restaurer l’équilibre des finances publiques d’ici 2029.

Une croissance économique en net ralentissement

L’année 2025 s’annonce morose pour l’économie française. Le PIB devrait croître de seulement +0,6%, selon l’Insee, avec une estimation encore plus basse par la Banque de France. Ce chiffre marque un ralentissement par rapport à +1,1% en 2024, et reste en deçà de la prévision gouvernementale de +0,7%.

Tous les leviers de l’économie sont en panne : la consommation intérieure stagne, les investissements publics et privés reculent, et le commerce extérieur ne joue pas son rôle de soutien à la croissance. Le taux de chômage, quant à lui, est attendu en légère hausse, passant de 7,4% à 7,7% d’ici fin 2025.

Après un timide +0,1% au premier trimestre, la croissance devrait plafonner à +0,2% par trimestre sur le reste de l’année, marquant un net décrochage par rapport à la zone euro qui amorce une reprise plus dynamique.

Un déficit budgétaire toujours préoccupant

Malgré de premiers efforts de rigueur, le déficit public français atteindra 5,4% du PIB en 2025, soit 139 milliards d’euros, selon la loi de finances. En 2024, il s’élevait à 5,8%. L’objectif de revenir sous la barre des 3% est désormais repoussé à 2029, imposant une trajectoire d’économies ambitieuse à moyen terme.

La dette publique française reste massive, à 3 345,8 milliards d’euros, soit 114% du PIB. Face à cette situation, le gouvernement a annoncé 5 milliards d’euros d’économies supplémentaires dès l’été 2025, ciblant en priorité les dépenses publiques hors charges de la dette et défense.

La stratégie repose davantage sur une hausse temporaire des recettes fiscales, notamment via des contributions exceptionnelles des grandes entreprises, plutôt que sur des coupes structurelles. La Cour des comptes alerte sur le risque de décrochage si une consolidation rapide n’est pas engagée.

Pouvoir d’achat : une inquiétude majeure pour les ménages

Alors que l’inflation ralentit à 1% fin 2025, les Français ne ressentent pas d’amélioration. Selon un sondage, 69% estiment que leur pouvoir d’achat continuera de se dégrader cette année.

L’Insee indique une quasi-stagnation du pouvoir d’achat par unité de consommation, avec une hausse de seulement +0,1% au T1 2025. Le taux d’épargne élevé (18%) traduit une prudence généralisée et un manque de confiance dans l’avenir.

Les ménages revoient leurs arbitrages : 51% réduisent leurs dépenses plaisir et 58% limitent leurs vacances. Les dépenses contraintes – loyer, énergie, alimentation – continuent de peser lourdement sur les budgets, malgré le recul de l’inflation.

Le plan Bayrou : 43,8 milliards d’euros d’économies annoncées

Le Premier ministre François Bayrou a annoncé en juillet 2025 un plan pluriannuel de rigueur pour ramener le déficit à 4,6% du PIB en 2026, via 43,8 milliards d’euros d’économies. L’essentiel portera sur l’État (24 Mds €), la Sécurité sociale (7 Mds €) et les collectivités (2 Mds €).

Parmi les mesures phares :

  • Année blanche en 2026 : pas de revalorisation des prestations sociales, des retraites ni des barèmes fiscaux.
  • Réduction des effectifs publics par non-remplacement d’un départ à la retraite sur trois et suppression de 4 000 à 4 500 postes.
  • Contribution de solidarité pour les plus aisés et les grandes entreprises, sans hausse généralisée des impôts.
  • Réformes structurelles, recentrage de l’action publique, et suppression d’agences jugées peu efficaces.

Cette politique de rigueur, bien que nécessaire à la soutenabilité budgétaire, freine la progression du pouvoir d’achat en 2026.

Quel lien entre déficit budgétaire et pouvoir d’achat en 2025 ?

Selon l’Insee, l’impact du déficit budgétaire sur le pouvoir d’achat en 2025 est modéré mais réel, avec une baisse estimée à 0,4 point liée aux restrictions budgétaires.

Les efforts de consolidation budgétaire affectent la croissance, ce qui se traduit par une moindre dynamique économique et une pression sur l’emploi. Toutefois, la forte épargne des ménages permet de limiter l’impact immédiat sur la consommation.

Le ralentissement de la croissance, conjugué à la rigueur budgétaire, pèse sur la confiance, la consommation et, in fine, le bien-être économique des ménages.

Les mesures gouvernementales pour rétablir l’équilibre budgétaire

Pour tenir son cap vers un déficit inférieur à 3% d’ici 2029, le gouvernement mise sur :

  • 43,8 milliards d’euros d’économies dès 2026, avec un effort accentué sur l’État et la Sécurité sociale.
  • Annulation de 3,1 milliards d’euros de crédits déjà votés.
  • Gel des dépenses de fonctionnement, limitées à la croissance du PIB.
  • Création d’un comité d’alerte pour surveiller les risques budgétaires, à l’origine de nouvelles coupes.
  • Pas de hausses d’impôts généralisées, mais maintien possible de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus.

Le tout s’inscrit dans une stratégie de gouvernance plus transparente, de simplification pour les entreprises et de réindustrialisation pour améliorer la compétitivité à long terme.

Une année charnière pour la France

En 2025, la France affronte une stagnation économique, un déficit public persistant et un pouvoir d’achat affaibli, dans un contexte de méfiance sociale accrue. La trajectoire budgétaire dessinée par François Bayrou, bien qu’ambitieuse, exige des sacrifices temporaires pour viser un redressement durable.