La Banque d’Angleterre face à un environnement économique incertain
La décision de la Banque d’Angleterre de laisser son taux directeur inchangé à 4,25% était largement anticipée par les marchés. Un sondage Reuters auprès des économistes prévoyait même un vote de 7 contre 2 en faveur du maintien des taux, soulignant le consensus autour de cette pause. Andrew Bailey, gouverneur de la BoE, a souligné que les taux d’intérêt demeurent sur une « trajectoire graduelle à la baisse », mais a insisté sur l’absence de « trajectoire préétablie », reconnaissant l’imprévisibilité du contexte mondial.
Inflation et marché du travail : les priorités de la BoE
La Banque d’Angleterre porte une attention particulière aux signes de ralentissement observés sur le marché du travail britannique. « Nous examinerons attentivement dans quelle mesure ces signes se répercutent sur l’inflation des prix à la consommation », a précisé Andrew Bailey. Cette observation est cruciale pour anticiper les futures évolutions de l’inflation et ajuster la politique monétaire en conséquence.
Parallèlement, les tensions croissantes au Moyen-Orient, bien que n’ayant pas été déterminantes dans la décision de juin, sont désormais sous surveillance étroite. La BoE s’inquiète de leur impact potentiel sur les prix de l’énergie, facteur clé de l’inflation. Malgré ces préoccupations, la banque centrale a adopté un ton moins pessimiste concernant les conséquences des tensions commerciales mondiales, et ses prévisions d’inflation pour le second semestre 2025 restent globalement inchangées, avec un taux maximal de 3,7% en septembre et une moyenne d’un peu moins de 3,5% pour le reste de l’année.
Une croissance économique modérée au Royaume-Uni
L’économie britannique devrait connaître une croissance d’environ 0,25% au deuxième trimestre de cette année, une légère amélioration par rapport aux prévisions de mai. Cependant, la BoE tempère cet optimisme en soulignant que le rythme sous-jacent de cette croissance reste faible, indiquant une reprise encore fragile.
Réactions modérées des marchés financiers
La décision de la BoE, largement anticipée, a engendré des réactions relativement contenues sur les marchés. Le FTSE a affiché une légère baisse de 0,21% vers 11h19 GMT. Le rendement des gilts à deux ans a initialement chuté à son plus bas niveau de la séance à 3,886% avant de remonter légèrement à 3,897%. La livre sterling a, quant à elle, perdu du terrain avant de se stabiliser autour de 1,342 dollar, témoignant de l’absence de surprise majeure pour les investisseurs.
Un rythme d’assouplissement monétaire plus lent que ses homologues
Depuis le début de son cycle d’assouplissement monétaire en août 2024, la Banque d’Angleterre a réduit ses taux de seulement 100 points de base. Ce rythme est nettement plus lent que celui des principales banques centrales mondiales. Pour rappel, le principal taux directeur de la BoE avait atteint 5,25% après 14 hausses successives entre décembre 2021 et août 2023, avant une première baisse de 25 points de base lors de sa dernière réunion en mai. Cette prudence contraste avec les actions d’autres grandes institutions financières ; mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) a maintenu ses taux, tandis que la Banque nationale suisse et la Banque centrale de Norvège ont procédé à des baisses de leurs taux directeurs ce même jeudi.
