Une croissance grecque durablement supérieure aux moyennes européenne et de la zone euro
L’économie grecque devrait continuer d’afficher une dynamique supérieure à celle de la plupart des pays européens jusqu’en 2027, selon les prévisions économiques d’automne publiées par la Commission européenne. Cette performance sera portée par trois moteurs essentiels : un tourisme particulièrement robuste, des investissements soutenus par les fonds européens, et une demande intérieure résiliente.
Pour la période 2025–2027, Bruxelles anticipe une progression du PIB grec de 2,1 % en 2025, 2,2 % en 2026 et 1,7 % en 2027. Ces niveaux restent supérieurs aux prévisions pour la zone euro — 1,3 %, 1,2 % et 1,4 % — ainsi qu’aux projections de l’Union européenne — 1,4 %, 1,4 % et 1,5 %.
Bien que la prévision pour 2025 soit légèrement révisée à la baisse par rapport aux estimations de printemps (2,3 % précédemment), celle pour 2026 demeure inchangée, confirmant la solidité des fondamentaux économiques.
Un marché du travail en nette amélioration malgré des défis structurels
Le marché du travail grec franchit un cap important : le taux de chômage est tombé à 8,2 % en octobre 2025, soit son niveau le plus bas depuis 2009. Ce résultat reflète une dynamique particulièrement forte dans les secteurs du tourisme, de la construction et des activités liées aux investissements européens.
La Commission souligne néanmoins la persistance de plusieurs défis structurels, notamment des écarts de compétences, un taux de participation des femmes encore faible, et une légère contraction récente du taux de postes vacants après un pic au deuxième trimestre 2024.
Le moteur de l’investissement et du plan de relance européen
Au premier semestre 2025, l’économie grecque a progressé de 2 % en glissement annuel, portée par la consommation privée et un tourisme performant. L’investissement, quant à lui, s’est raffermi au deuxième trimestre, notamment dans la construction et les équipements productifs.
La Commission européenne anticipe une poursuite de cette dynamique grâce :
- à une croissance à deux chiffres du crédit aux entreprises,
- à la mise en œuvre soutenue du Plan de relance et de résilience,
- et à un nouveau paquet budgétaire favorisant une hausse des salaires et de la consommation des ménages.
Des finances publiques robustes mais sous pression à partir de 2026
Malgré l’adoption de mesures budgétaires expansionnistes, la Grèce devrait afficher un excédent budgétaire de 1,1 % du PIB en 2025. Celui-ci diminuerait toutefois à 0,3 % en 2026, puis atteindrait 0 % en 2027.
Cette dégradation graduelle résulte de plusieurs choix politiques majeurs :
- réductions d’impôts,
- hausse des salaires et pensions du secteur public,
- augmentation des dépenses de défense,
- et renforcement du budget de la santé.
Un ratio dette/PIB en baisse durable
La trajectoire de la dette publique reste néanmoins positive. Le ratio dette/PIB devrait passer de 147,6 % en 2025 à 138 % en 2027. Cette amélioration est soutenue par :
- une croissance nominale solide,
- et des excédents budgétaires primaires substantiels.
La Commission note toutefois qu’à partir de 2026, la croissance devrait progressivement ralentir, à mesure que la mise en œuvre du Plan de relance et de résilience approche de son terme.
