L’économie allemande a subi une contraction de 0,1 % au deuxième trimestre 2025 par rapport au trimestre précédent, selon les données officielles publiées mercredi par l’Office fédéral de la statistique (Destatis). Ce recul, bien qu’attendu par les analystes, rompt avec la croissance de 0,4 % enregistrée au premier trimestre. À l’époque, les importateurs américains avaient anticipé une hausse des droits de douane, stimulant temporairement les exportations allemandes.
Exportations sous tension et recul de l’investissement
Le ralentissement est largement imputé à la baisse de la demande américaine, principal moteur des exportations allemandes en 2024. Le premier trimestre avait été marqué par des achats massifs en provenance des États-Unis, qui avaient anticipé une vague de droits de douane à venir. En revanche, au deuxième trimestre, cette demande s’est nettement essoufflée, mettant en lumière la vulnérabilité de l’économie allemande aux soubresauts du commerce international.
Dans le détail, les investissements ont diminué sur la période, un indicateur inquiétant pour l’avenir proche. Toutefois, la consommation des ménages et les dépenses publiques ont progressé, apportant un soutien partiel à l’économie intérieure.
Un accord commercial UE-USA pour éviter une guerre tarifaire
Le contexte commercial tendu entre les États-Unis et l’Union européenne a connu un tournant majeur avec la signature d’un accord instaurant des droits de douane de 15 % sur la majorité des produits échangés entre les deux blocs. Bien que cet accord ait permis d’éviter une escalade tarifaire, il marque un durcissement notable des relations transatlantiques, affectant particulièrement des économies exportatrices comme l’Allemagne.
Les États-Unis étaient le premier partenaire commercial de l’Allemagne en 2024, avec des échanges bilatéraux de biens atteignant 253 milliards d’euros, soit environ 278 milliards de dollars. Une telle interdépendance rend l’économie allemande particulièrement sensible à toute modification des conditions commerciales.
Perspectives moroses à court terme
Selon Franziska Palmas, économiste chez Capital Economics, « l’Allemagne sera probablement plus durement touchée que les autres grandes économies par les droits de douane » imposés dans le cadre du nouvel accord. Elle estime que les effets négatifs persisteront jusqu’en 2026, avant que les mesures de relance budgétaire envisagées ne produisent leurs premiers effets positifs sur l’activité économique.
