Union européenne : La plus haute inflation depuis 13 années

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Une inflation à plus de 4% dans la zone euro ? Nous y sommes ou presque. L’Allemagne est d’ores et déjà à 4.1% d’inflation, tout comme l’Espagne. Avec une hausse de l’inflation et une réduction des prévisions de croissance, d’un point de vue purement macro-économique, l’intérêt pour l’investisseur est de limiter son exposition aux marchés financiers européens.

Le taux d’inflation en zone euro a bondi en septembre à 3,4 % sur un an, au plus haut depuis 13 ans (soit depuis septembre 2008), en raison de la flambée des prix de l’énergie, c’est ce qu’a annoncé récemment Eurostat. Parmi les principales composantes de l’indicateur, le secteur de l’énergie a connu de loin la plus forte hausse des prix le mois dernier (+17,4%, après +15,4 % en août), a souligné l’Office européen des statistiques. Depuis juin, l’inflation a progressé chaque mois dans la zone euro. Elle avait atteint 2,2 % en juillet et 3 % en août, toujours en glissement annuel, dépassant nettement l’objectif de 2 % fixé par la Banque centrale européenne (BCE). Les tensions sur les prix font craindre aux marchés financiers une remontée des taux d’intérêt.

Mais la BCE, tout comme la Fed, son homologue américaine, jugent le phénomène temporaire. Les prix à la consommation dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique ont augmenté de 3,4% sur un an le mois dernier après +3,0% en août. Il s’agit du chiffre le plus élevé enregistré depuis septembre 2008. Les économistes et analystes prévoyaient en moyenne un chiffre de 3,3%. Cette accélération s’explique en premier lieu par l’envolée des prix de l’énergie, due au rebond rapide des cours du pétrole après la chute provoquée par la pandémie du covid-19. Mais l’impact des goulots d’étrangement dans les chaînes d’approvisionnement de nombreux secteurs et dans les transports a aussi joué sur les prix des biens durables, en hausse de 2,3% sur un mois. Cette évolution pourrait porter l’inflation à 4% d’ici à la fin de l’année, soit le double de l’objectif à moyen terme que s’est fixé la BCE. On anticipe pour l’instant un reflux relativement rapide à partir de début 2022, mais les pénuries de matières premières et de composants semblent pour l’instant empirer, ce qui risque de favoriser l’inflation sous-jacente et d’installer des pressions durables à la hausse des prix si les entreprises relèvent progressivement leurs prix de vente et les salaires.

Qu’en pense la BCE ?
La BCE s’en tient pour l’instant au discours selon lequel cette poussée inflationniste sera de courte durée et la hausse des prix retombera sous son objectif pendant plusieurs années encore. Sa présidente, Christine Lagarde, a relativisé les risques inflationnistes et promis que la BCE ferait preuve de patience avant de resserrer sa politique monétaire, afin d’éviter une réaction exagérée à ce qu’elle considère toujours comme une hausse temporaire des prix.

«Le principal défi est d’assurer que nous ne surréagissons pas à des chocs d’offre transitoires qui n’ont aucune influence sur le moyen terme, tout en favorisant les forces de demande positive qui peuvent durablement porter l’inflation vers notre objectif d’inflation de 2 % », a dit Christine Lagarde en ouverture du Forum des banques centrales organisé par la BCE. «Nous ne réagirons à une amélioration de l’inflation globale que si nous sommes confiants dans le fait qu’elle est durable et reflétée dans la dynamique de l’inflation sous-jacente», a-t-elle ajouté. Par ailleurs, les économistes, eux, ajustent progressivement leurs prévisions en expliquant que les banques centrales pourraient être en train de sous-estimer le risque inflationniste. «Nous n’observons aucun signe montrant que cette augmentation de l’inflation est en train de se généraliser à l’ensemble de l’économie», mentionnent-ils. Luigi Speranza, de BNP Paribas, a déclaré : « Nous pensons qu’il existe une probabilité élevée que l’inflation soit moins transitoire que ne le suggèrent toutes les banques centrales, BCE incluse ». Il a expliqué que « les consommateurs pourraient commencer à exiger des augmentations de salaires et les entreprises pourraient accéder à leurs demandes en s’appuyant sur la possibilité de répercuter la hausse des coûts sur les prix de vente finaux ».

Hors énergie, les prix à la consommation ont augmenté de façon plus modérée. Ils ont progressé de 2,1% sur un an dans l’industrie (après 2,6% en août), de 2,1% dans l’alimentation, alcool et tabac (2% en août) et de 1,7% dans les services (+1,1% en août), selon Eurostat.

S. BOULEKBACHE

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