Noise FM organise la première édition du Noise Fest, un festival international de musique inédit en Afrique. Porté par une équipe de bénévoles et de musiciens ultra-motivés, NOISE FEST se déroulera les 7,8 et 9 Août au Golf Yasmine Hammamet. Un Woodstock d’un nouveau genre, pour soutenir la scène et le tourisme, un mot d’ordre : lutter contre l’obscurantisme par la culture et l’art
Lutter contre l’obscurantisme par la culture et l’art
Généralement suite à un événement tragique qui touche la sécurité de plusieurs, on a tendance à se renfermer sur soi, disparaître un peu de la circulation et éviter d’entrer en contact avec les lieux publics, les grandes surfaces, assister à certains événements, etc. En d’autres termes, à s’exposer au risque. Et évidemment c’est une prise de position post-traumatique parfaitement compréhensible suite à une telle situation. Cependant son aspect compréhensible ne la rend pas pour autant légitime, ni efficace pendant qu’on y est. Il faudrait donc penser à procéder de manière différente. L’art et la culture font partie des ressources les plus importantes que l’on devrait exploiter comme alternative pour mieux gérer les situations de crise de ce genre.
Cela nous mène à cette réflexion:
Après un acte de terrorisme, comment la culture peut-elle jouer un rôle spécifique ?
Représentation de l’art opprimé par le terrorisme
La question centrale est bien celle de la gestion de l’après aussi bien pour les victimes directement touchées physiquement et psychologiquement et pour leurs proches, que pour les peuples, les générations, les groupes sociaux, témoins de ces actes injustifiables. Il s’agit de souligner ici combien il peut être nécessaire de faire appel à toutes les formes de la culture pour tenter de renouer les fils détruits du dialogue, après de tels événements. Il est nécessaire de souligner que plus les tensions s’exacerbent entre des communautés, du fait d’un acte de terrorisme commis par des individus ou des groupes incarnant l’une de celles-ci, plus il faut accroître les espaces de rencontres, multiplier les opportunités de connaissance de la culture partagée par la communauté associée, par des raccourcis simplificateurs à l’acte de terrorisme en question. C’est pour cette raison que se recroqueviller sur soi-même n’est pas la démarche à assurer. Il faudrait plutôt affronter la menace en profondeur en sachant exploiter les ressources que l’on possède afin de l’éradiquer graduellement et efficacement.
Pourquoi la culture est-elle la clé ?
C’est lorsque le risque de condamner de telle ou telle culture prend corps, au prétexte trompeur qu’elle porterait en germe un potentiel terroriste, qu’il devient urgent de briser les stéréotypes, d’expliquer qu’il n’existe pas de culture terroriste en soi et qu’il ne se construit pas de culture qui s’opposerait sur le mode de l’acte violent à d’autres cultures. C’est dans de telles circonstances qu’il est impératif d’être bien conscient que le débat opposant les civilisations entre elles n’a pas de fondement intellectuel, culturel et politique et n’a donc pas de raison d’être. Le terrorisme prend racine dans la destruction des valeurs culturelles des hommes. Les mécanismes militaires, politiques et juridiques de lutte contre le terrorisme doivent impérativement être complétés par des méthodes d’action culturelle antiterroriste. Le terrorisme peut aller de pair avec l’éducation et les valeurs culturelles, mais il s’agit alors de valeurs culturelles modifiées et d’une éducation organisée de manière spécifique. La culture possède un énorme potentiel antiterroriste, qui consiste à entretenir un contenu destiné à former des relations amicales, tolérantes et démocratiques modernes entre les hommes que ce soit au sein d’un Etat ou à l’échelle internationale. La culture peut être à la fois un facteur d’enrayement et de maîtrise du terrorisme. Le développement des formes de vie politique et internationale, la mondialisation des relations sociales, l’affirmation de valeurs universelles, le pluralisme dans le domaine spirituel et religieux et l’amélioration des relations nationales et ethniques empêchent de plus en plus le développement du terrorisme moderne.
Pour faire court, se dissimuler derrière un rideau de confusion et de peur pour ensuite continuer à se voiler la face, n’arrêtera visiblement pas la vague d’obscurantisme dont nous ne sommes pas les seules cibles. Alors bougeons-nous et combattons cette épidémie par des moyens des plus nobles et des plus riches, car qu’y a-t-il de plus noble et de plus riche que la culture?
Représentation du pouvoir anti-terroriste de l’art
ps: le slogan du Noise Fest est “la lutte contre le terrorisme à travers l’art”, maintenant vous savez ce qu’il vous reste à faire…
Feryel Driss
Journaliste, rédactrice at Noise FM