Une réorganisation stratégique à l’étude pour le groupe Stellantis
Le géant automobile Stellantis, né de la fusion entre PSA et FCA, explore actuellement plusieurs scénarios de réorganisation de son portefeuille de marques. Parmi les pistes envisagées figure la vente de Maserati, marque emblématique de luxe, selon des informations rapportées par deux sources proches du dossier. Ces discussions sont en cours dans un contexte de réflexion plus large sur la viabilité des 14 marques détenues par le groupe, incluant Alfa Romeo, Peugeot, Jeep ou encore Chrysler.
Un dossier lancé avant la nomination d’Antonio Filosa
Les réflexions sur l’avenir de Maserati auraient débuté avant même la nomination d’Antonio Filosa, le nouveau directeur général de Stellantis, qui prendra officiellement ses fonctions ce lundi. Cette transition intervient alors que le président du groupe, John Elkann, a repris temporairement les rênes du constructeur suite au départ abrupt de Carlos Tavares en décembre dernier.
Maserati, une marque en perte de vitesse
La marque Maserati traverse actuellement une période difficile. En 2024, ses ventes ont chuté de plus de 50 %, atteignant seulement 11 300 unités. Sur le plan financier, le constructeur a enregistré une perte d’exploitation ajustée de 260 millions d’euros l’année dernière. Faute de nouveaux modèles à court terme, le redressement de Maserati semble incertain, en attendant un nouveau plan stratégique dont la présentation est attendue sous peu, selon le directeur de la marque Santo Ficili.
Le rôle de McKinsey dans l’évaluation
Pour accompagner cette réévaluation, Stellantis a mandaté début avril le cabinet McKinsey, afin d’évaluer notamment l’impact des droits de douane américains sur Maserati et Alfa Romeo. Si Stellantis affirmait alors son engagement envers ces deux marques, il semblerait que McKinsey explore désormais toutes les options, y compris une cession. Les sources proches du dossier précisent toutefois que ce mandat est encore à un stade préliminaire, et qu’aucune décision ferme n’a été prise.
Une vente qui divise au sein du conseil d’administration
Le conseil d’administration de Stellantis apparaît divisé sur la question. Certains administrateurs estiment que le groupe ne parvient plus à investir efficacement dans toutes ses marques, et que vendre Maserati permettrait de concentrer les ressources sur des marques à fort potentiel de croissance. D’autres défendent au contraire la valeur stratégique et symbolique de Maserati, considérant qu’une vente constituerait un revers majeur pour la réputation haut de gamme du groupe.
Des précédents chinois et un intérêt potentiel
Parmi les acheteurs potentiels, certains experts évoquent l’intérêt possible de constructeurs chinois tels que Chery, dans la lignée d’opérations passées comme l’acquisition de MG Motor par SAIC en 2007 ou de Volvo Cars par Geely en 2010. Ces groupes cherchent à renforcer leur présence en Europe en s’appropriant des marques déjà bien établies.
Une décision stratégique encore floue
À ce jour, aucun mandat clair n’a été confié à McKinsey pour vendre Maserati, mais toutes les options restent « sur la table », selon les sources. Un porte-parole de Stellantis a fermement déclaré que « Maserati n’est pas à vendre », tandis que McKinsey a refusé de commenter. Le flou persiste donc autour du futur de la seule marque de luxe de Stellantis.
