L’Italie semble enfin profiter de l’embellie conjoncturelle en zone euro

  • Les prévisions de croissance sont révisées à la hausse pour 2017 et 2018, du fait d’une amélioration notable de la demande interne et d’un environnement externe qui reste favorable.
  • La croissance ne serait cependant pas suffisante pour permettre une baisse significative du déficit public et la dette publique rapportée au PIB ne se réduirait que très graduellement.
  • L’incertitude reste importante au vu de la fragmentation du paysage politique à quatre mois des élections générales.

L’Italie semble enfin profiter de l’embellie conjoncturelle en zone euro. L’investissement en machines et équipements repart de façon dynamique et les indicateurs avancés sont au vert, en particulier pour le secteur manufacturier. Les exportations connaîtraient en 2017 leur plus forte croissance depuis 2011.

La croissance ralentirait cependant en 2018 et 2019 du fait d’une modération du commerce mondial et de la consommation des ménages, du fait d’une progression du revenu disponible qui resterait contenue. Des conditions de financement toujours favorables et une amélioration de la santé financière des entreprises soutiendraient l’investissement en 2018, mais celui-ci ralentirait à l’horizon 2019. L’inflation resterait contenue autour de 1,4%, sans accélération du sous-jacent.

Les finances publiques continueraient de bénéficier de la baisse des charges d’intérêt, permettant une politique budgétaire légèrement expansionniste en 2019. Le déficit budgétaire resterait proche de 2 %, ne permettant pas une réduction significative de la dette publique. Avec une dette proche de 130 % du PIB, l’Italie reste très sensible à une hausse des taux souverains.

Enfin, les élections à venir (attendues en mars) devraient aboutir à un parlement fragmenté, aucun grand parti n’étant en mesure de remporter seul cette élection dans le cadre de la nouvelle loi électorale. Il serait alors difficile pour le gouvernement d’avancer sur les réformes nécessaires afin d’améliorer la productivité de l’économie et redonner de la compétitivité aux entreprises.