Les marchés financiers tablent sur peu de baisses de taux après 2024

Date:

Les emprunteurs à l’affût d’une baisse rapide et marquée des taux d’intérêt des banques centrales pourraient être déçus, les marchés financiers tablant sur des coûts d’emprunt à des niveaux élevés dans les années à venir.

Quelle que soit l’ampleur de la baisse du coût du crédit en 2024, les taux intégrés par les marchés monétaires montrent que la décennie de taux d’intérêt proches de zéro qui a suivi la grande crise financière de 2008 a peu de chances de se reproduire tant que les pressions inflationnistes et les dépenses publiques resteront élevées.

Un tel scénario pourrait accentuer les difficultés de nombreux emprunteurs publics et privés, dont les coûts d’emprunts, n’intègrent pas encore pleinement les hausses record de taux décidées par les banques centrales au cours des deux dernières années.

Les marchés monétaires prévoient que la Réserve fédérale américaine (Fed) va ramener le taux des fonds fédéraux à environ 3,75% d’ici la fin de l’année, mais celui-ci ne descendra à environ 3% qu’à la fin de 2026, avant de remonter à environ 3,5% par la suite, bien loin des taux quasiment nuls observés avant mars 2022.

Quant à la Banque centrale européenne (BCE), son taux de dépôt, actuellement à 4,0%, devrait s’établir à environ 2% seulement d’ici fin 2026, alors qu’il a été négatif entre 2014 et juillet 2022.

« Il s’agit simplement d’une normalisation de la politique (des banques centrales). Il ne s’agit pas d’un retour à une politique monétaire accommodante », explique Mike Riddell, gestionnaire de portefeuille chez Allianz Global Investors.

Les attentes des marchés financiers reflètent le scénario d’un glissement vers les taux d’intérêt dits « neutres », c’est-à-dire qui ne stimulent ni ne ralentissent l’économie.

La situation actuelle de l’économie américaine, qui a pour le moment échappé à une récession que beaucoup prédisaient en raison du resserrement agressif de la Fed, conforte également cet argument.

La menace d’une résurgence de l’inflation sur fond de tensions géopolitiques, une politique budgétaire plus accommodante et des gains de productivité grâce à l’intelligence artificielle, sont autant de facteurs susceptibles de favoriser un ancrage vers le taux neutre, également appelé « R-star ».

OÙ SE SITUE LE TAUX NEUTRE?

Le taux neutre, impossible à déterminer en temps réel, fait l’objet de nombreux débats et tout le monde n’est pas convaincu qu’il a bougé, alors que sa fixation est essentielle pour comprendre le potentiel de croissance d’une économie et la décision d’une banque centrale quant à l’ampleur de la réduction des taux à l’avenir.

Les attentes des marchés financiers en la matière sont actuellement supérieures à l’estimation de 2,5% de la Fed, même si plusieurs responsables de la banque ont évoqué un taux à plus de 3%.

En zone euro, les responsables de la BCE parlent d’un taux neutre d’environ 1,5% à 2%.

« Je suis sceptique quant à l’évolution du R-star », a déclaré Idanna Appio, ancienne économiste de la Fed, aujourd’hui gestionnaire de portefeuille chez First Eagle Investment Management.

Idanna Appio dit ne pas comprendre la raison pour laquelle les marchés tablent sur un maintien de taux élevés, alors que de nombreuses mesures des prévisions d’inflation suggèrent un retour aux objectifs des banques centrales. Il est prématuré d’évoquer une hausse de la productivité, a-t-elle ajouté.

Même si une projection sur l’évolution des taux n’est pas un exercice aisé et que les marchés peuvent se tromper, la prudence s’impose pour les emprunteurs, habitués ces dernières années à des taux bas.

« Cela signifie que les entreprises devront se refinancer à des taux raisonnablement, voire considérablement plus élevés que ceux qu’elles ont connus au cours des cinq dernières années », note Patrick Saner, responsable de la stratégie macroéconomique chez Swiss Re.

« Dans ce contexte, l’environnement de taux plus élevés est en fait très important, en particulier en matière de planification pour les entreprises », a-t-il ajouté.

Partager l'article:

Articles Recents

S'abonner

VIDÉOS SPONSORISÉES
VIDÉOS SPONSORISÉES

00:00:30

OPPO Reno12 : L’Alliance Parfaite entre Design, Intelligence Artificielle et Performance

Les séries Reno12 d'OPPO marquent une avancée significative dans le domaine de la photographie mobile grâce à l'intégration poussée de l'intelligence artificielle.
00:02:15

Abdelaziz Makhloufi, PDG de Cho Group, met en lumière l’excellence de l’huile d’olive tunisienne sur BFM Business

Fort de son expertise reconnue dans le secteur oléicole, Abdelaziz Makhloufi, Président-directeur général du groupe Cho, a saisi l'opportunité de l'émission BFM Business pour promouvoir l'huile d'olive tunisienne à l'échelle internationale.
00:00:32

Lancement du nouveau Huawei Nova Y61

Huawei Consumer Business Group annonce le lancement du HUAWEI nova Y61, le plus récent smartphone de la série HUAWEI nova Y.

CONTENUS SPONSORISÉS
CONTENUS SPONSORISÉS

Ramadan : Un Mois Propice pour rompre avec la cigarette

Le mois sacré de Ramadan offre une opportunité unique pour ceux qui désirent se libérer de l'emprise de la cigarette.

OPPO A78, le nouveau smartphone bientôt en Tunisie

OPPO, la marque leader sur le marché mondial des appareils connectés, vient d’annoncer l’arrivée sur le marché tunisien de son dernier smartphone A78, à partir du 1er septembre 2023.
00:03:27

OPPO Tunisie lance les nouveaux smartphones Reno8 T 4G, Reno8 T 5G, un design élégant et une fluidité totale

OPPO vient d’annoncer le lancement, en Tunisie, de ses derniers modèles de smartphones de la série Reno, les nouveaux Reno8 T et Reno8 T 5G, avec une offre spéciale durant tout le mois de mars 2023.

Oppo consolide sa position et met en avant la nouvelle technologie de son Reno7

OPPO, la marque internationale leader dans l’industrie des smartphones et des objets connectés, a développé ces dernières années sa position et ses activités en Tunisie, dans le cadre d’une extension sur les marchés de la région Moyen Orient et Afrique.

A lire également
A lire également

Pourquoi l’action Tuninvest SICAR grimpe : la société apporte des précisions au CMF

Tuninvest SICAR détaille les raisons de la hausse de son action, soulignant le rôle des dividendes de Nouvelair et la progression de ses revenus au 30 septembre 2025.

Pourquoi la BCE a-t-elle rejeté le prêt de 140 milliards d’euros à l’Ukraine garanti par les avoirs russes ?

La BCE rejette le mécanisme de garantie d'un prêt de 140 milliards d'euros à l'Ukraine financé par les avoirs russes gelés, invoquant une violation du droit des traités de l'UE sur le financement monétaire. La banque centrale craint d'agir comme prêteur en dernier ressort pour Euroclear, ce qui équivaudrait à un financement direct des obligations gouvernementales. La Belgique et Euroclear s'opposent également au plan, soulevant des préoccupations juridiques et de liquidité. Des solutions alternatives sont étudiées avant la réunion cruciale du 18 décembre.

OneTech Holding franchit une étape stratégique décisive vers la scission de ses pôles

OneTech Holding officialise la scission de ses pôles Mécatronique et Câbles. EY Parthenon, MAC SA et Tunisie Valeurs piloteront l’étude stratégique, opérationnelle et financière, avec un rapport final attendu avant fin T1 2026.

La Tunisie mise sur l’innovation agricole avec des avantages pouvant atteindre 50% de l’investissement

La loi sur l’investissement tunisienne accorde jusqu’à 50% d’avantages aux projets technologiques. Une mesure stratégique pour attirer les startups et soutenir l’agriculture intelligente face aux défis climatiques et environnementaux.

L’OCDE maintient une croissance mondiale de 3,2 % malgré les tensions commerciales

L’OCDE maintient ses prévisions de croissance mondiale à 3,2 % pour 2025, portée par l’essor de l’IA et une résilience économique inattendue, malgré la hausse des droits de douane et les perturbations du commerce mondial.

Matières premières : les prix attendus en 2026 à leur plus bas niveau depuis six ans, selon la Banque mondiale

La Banque mondiale prévoit une chute historique des prix des matières premières en 2026, portée par un excédent pétrolier massif et un ralentissement de la demande mondiale. Si cette baisse réduit l’inflation, elle s’accompagne de risques géopolitiques et climatiques croissants.

Rejet de l’article 50 : un recul sérieux pour la justice fiscale, selon l’Observatoire tunisien de l’économie

L’Observatoire tunisien de l’économie dénonce le rejet de l’article 50 sur l’impôt sur la fortune, estimant qu’il compromet la redistribution et l’élargissement de l’assiette fiscale dans un pays où 10 % des plus riches détiennent 58 % de la richesse.

Une plainte internationale visant TotalEnergies pour complicité de crimes de guerre

TotalEnergies est visé par une plainte pour complicité de crimes de guerre au Mozambique. La reprise de son projet gazier, suspendu depuis l’attaque de 2021, nourrit la frustration locale, la crise sécuritaire et les critiques sur l’absence de retombées économiques.