Le 25 septembre 2025, la Tunisie a accueilli la Journée Méditerranéenne du Littoral (Coast Day 2025), sous l’égide du Ministère de l’Environnement et de l’APAL, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), le Plan d’Action pour la Méditerranée (PAM) et le Centre d’Activités Régionales pour le Programme d’Actions Prioritaires (CAR/PAP).
Cette édition, qui a coïncidé avec le 30ᵉ anniversaire de l’APAL et le 50ᵉ anniversaire du PAM, a souligné l’importance des mécanismes institutionnels et de la coopération régionale pour répondre aux défis environnementaux de la Méditerranée.
APAL : 30 ans au service de la stratégie côtière nationale
Créée en 1995, l’APAL est l’institution centrale chargée de la mise en œuvre de la politique nationale du littoral tunisien. Avec une façade maritime de 2 290 km, la Tunisie a fait de la Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC) une priorité nationale, conciliant développement durable, adaptation climatique et protection des écosystèmes.
L’agence collabore étroitement avec les ministères, les collectivités locales, la société civile et le secteur privé, affirmant son rôle de chef de file dans la régénération des plages, la lutte contre l’érosion et la préservation de la biodiversité.
La Méditerranée : un espace sous tensions climatiques et démographiques
Les défis sont majeurs. Selon le Plan Bleu du PNUE/PAM, les températures en Méditerranée devraient augmenter de plus de 2°C d’ici 2040, soit un rythme deux fois supérieur à la moyenne mondiale. La montée du niveau de la mer pourrait atteindre 40 cm d’ici 2050, menaçant villes, infrastructures et zones touristiques.
Avec 150 millions d’habitants sur les zones côtières et 400 millions de touristes annuels, la pression sur les ressources naturelles est déjà considérable. La Tunisie et ses partenaires régionaux plaident pour une planification concertée, intégrant science, gouvernance et coopération.
Coopération régionale et cadre juridique international
La Tunisie, signataire de la Convention de Barcelone, s’inscrit dans une démarche de gouvernance environnementale collective. À travers le PNUE/PAM et le CAR/PAP, le pays renforce sa participation aux initiatives régionales, notamment la planification de l’espace maritime (PEM) et la gestion intégrée des zones côtières.
Pour Mme Tatjana Hema, Coordinatrice du PNUE/PAM, « la Méditerranée est un point chaud mondial des crises climatiques et environnementales. La résilience de nos côtes dépend d’institutions efficaces et inclusives ».
La Tunisie comme laboratoire de résilience côtière
L’APAL a développé des cartes de vulnérabilité pour anticiper l’élévation du niveau de la mer à l’horizon 2100, permettant une prise de décision stratégique : consolidation des zones prioritaires, réhabilitation écologique ou retrait planifié des espaces les plus exposés.
À Kerkennah, des projets pilotes démontrent l’efficacité des solutions fondées sur la nature : régénération des dunes, plantations de haies traditionnelles, restauration des plages. Ces initiatives renforcent la coopération entre institutions et communautés locales, plaçant la Tunisie comme acteur moteur dans la région.
Un engagement pour l’avenir méditerranéen
À travers cette célébration, la Tunisie réaffirme son rôle actif dans la gouvernance environnementale régionale et son engagement à construire un avenir durable pour ses côtes. En conjuguant coopération internationale, expertise scientifique et mobilisation citoyenne, le pays confirme son positionnement stratégique en Méditerranée.
