Industrie mécanique et électrique : un moteur en pleine accélération
Les résultats de l’enquête semestrielle de l’Institut National de la Statistique (INS) confirment la bonne santé du secteur des industries mécaniques et électriques (IME) en Tunisie. Le solde d’opinions sur l’investissement y est passé de 6 % au second semestre 2024 à 23 % en 2025, soit une amélioration notable de 17 points.
Cette progression traduit un regain de confiance des industriels, soutenu par la relance de la production, la demande internationale croissante et les nouvelles politiques d’appui à l’investissement industriel.
Une forte dynamique à l’exportation
Sur le plan des échanges extérieurs, les exportations des IME ont connu une hausse de 6,4 % durant les neuf premiers mois de 2025, pour atteindre 22,7 milliards de dinars. Cette performance est essentiellement tirée par la croissance de 10,4 % des exportations électriques, alors que celles des industries mécaniques n’ont progressé que de 0,5 %.
Le secteur confirme son rôle de pilier des exportations tunisiennes, représentant 49 % du total national, dont 76,6 % sont destinés à l’Union européenne. Ces résultats soulignent la solidité du partenariat industriel tuniso-européen et la compétitivité croissante des produits tunisiens.
Des perspectives d’investissement contrastées selon les secteurs
L’enquête de l’INS révèle des tendances divergentes au sein des industries manufacturières. Les industries chimiques devraient connaître une forte progression des investissements, avec un solde d’opinions en hausse de 7 % à 28 %, tandis que les industries agroalimentaires passent de 8 % à 24 %.
À l’inverse, une baisse des intentions d’investissement est signalée dans les industries diverses, ainsi que dans le secteur des matériaux de construction, de la céramique et du verre, témoignant d’un ajustement prudent face aux conditions du marché.
Textile, habillement et cuir : stabilité des investissements
Le secteur du textile, de l’habillement et du cuir affiche une stabilité des niveaux d’investissement, selon les résultats de l’enquête de l’INS menée auprès de 1 030 entreprises du secteur manufacturier.
Bien que ce segment reste un employeur majeur, il semble marquer une pause dans sa dynamique d’expansion, en attendant l’impact des nouveaux dispositifs de soutien à la compétitivité.
Une stratégie industrielle tournée vers 2035
La Stratégie nationale pour l’industrie et l’innovation, adoptée par le gouvernement tunisien, ambitionne de créer 840 000 emplois d’ici 2035, principalement dans les secteurs à forte valeur ajoutée comme les industries électroniques.
Elle vise également à porter les exportations à 36 milliards de dinars, à renforcer la position de la Tunisie dans les chaînes de valeur mondiales, et à moderniser l’appareil productif grâce à la digitalisation et à l’innovation durable.
Un pilier de l’économie nationale
Le secteur industriel tunisien demeure un levier stratégique de croissance, contribuant à la réduction du déficit commercial, à la diversification des produits et à la création d’emplois stables.
Il compte 4 713 entreprises employant près de 530 000 personnes, dont 45 % sont totalement exportatrices, représentant 355 000 emplois, soit 67 % des effectifs du secteur.
Les entreprises exportatrices génèrent près de 45 millions de dinars d’exportations annuelles, confirmant leur rôle central dans la relance économique nationale.
La Tunisie sur la voie d’une renaissance industrielle
Les indicateurs récents confirment une renaissance du secteur industriel tunisien, notamment dans les filières mécaniques et électriques, fer de lance de la compétitivité nationale. Grâce à une vision stratégique claire et à des investissements soutenus, la Tunisie se positionne comme un acteur clé de la transition industrielle et technologique régionale.
