BRESIL : La croissance économique reste morose, reflétant la stagnation de la consommation privée


L’activité économique a entamé l’année sur un rythme lent. Le PIB réel a progressé de 0,4 % au T1 2018 (1,5 % GA), signe d’une consommation privée encore faible. En revanche, la reprise de l’investissement s’est poursuivie, reflétant des dépenses accrues en machines et équipements, alors que les exportations restent dynamiques.

L’activité devrait encore progresser en 2018, avant d’accélérer en 2019. Dans un contexte faiblement inflationniste, la consommation privée devrait tirer parti de la reprise progressive des salaires dans le secteur formel et de conditions de crédit assouplies. L’investissement devrait rebondir, encouragé par la hausse des prix des matières premières et le programme de privatisations et de concessions publiques en cours. Si la hausse de la demande extérieure et l’amélioration des termes de l’échange sont susceptibles de doper les exportations, un ralentissement en Argentine pénaliserait les expéditions de produits manufacturiers.

L’inflation générale reste stable à des niveaux historiquement bas. D’excellentes récoltes ont entraîné le recul des prix des aliments. Les prix des biens non échangeables sont aussi orientés à la baisse (2,6 % GA en avril), signalant un niveau élevé de capacités excédentaires. Malgré une inflation inférieure à la cible de 4 % +/-1, la BCB a décidé, lors de la réunion du COPOM de mai, de laisser son taux directeur inchangé à 6,5 % en raison de la hausse de la volatilité financière, mettant le réal sous pression. Dans l’ensemble, l’inflation devrait rebondir dans les prochains mois en raison de la hausse des prix du pétrole et de l’effet de change, pour converger progressivement vers la cible de la BCB.

Les principaux risques sont liés aux tendances budgétaires et aux élections générales du mois d’octobre. Le résultat des élections déterminera la capacité et la volonté du gouvernement élu de mener la réforme des dépenses budgétaires. Si le déficit budgétaire primaire s’ajuste lentement, c’est essentiellement grâce à des revenus exceptionnels. Une consolidation durable exigerait une réforme des dépenses obligatoires, ce qui nécessite une majorité des deux tiers au Congrès.