Un répit de 90 jours : une annonce à la dernière minute
Les États-Unis et la Chine ont officiellement prolongé leur trêve commerciale de 90 jours. Cette décision, annoncée le lundi 11 août, est intervenue juste avant la date d’expiration fixée initialement au mardi 12 août. Elle a permis d’éviter, pour l’heure, l’entrée en vigueur de droits de douane qui auraient pu dépasser les 100%. Ce timing est d’autant plus significatif qu’il coïncide avec la période de fin d’année, cruciale pour les détaillants américains qui se préparent à constituer leurs stocks.
L’annonce a été faite simultanément par les deux nations. Le président Donald Trump a d’abord officialisé la nouvelle sur son réseau social Truth, en signant un décret suspendant jusqu’au 10 novembre à 12h01 (soit 06h01 en France) l’application des nouveaux droits de douane. Dans le même temps, le ministère chinois du Commerce à Pékin a confirmé de son côté le report des droits de douane et l’ajournement de l’ajout de nouvelles entreprises américaines à sa « liste noire » commerciale. Cette annonce, faite à la dernière minute, montre l’urgence et la volonté des deux parties de poursuivre les discussions plutôt que d’entrer dans un nouveau cycle d’escalade.
Le bras de fer tarifaire continue, mais de façon mesurée
Cette trêve n’est pas synonyme de fin des hostilités. Elle maintient un équilibre précaire et une pression de négociation. En avril, Donald Trump avait menacé d’imposer des taxes de 145% sur les produits chinois, ce qui avait immédiatement entraîné des représailles de la part de Pékin, avec l’application de droits de douane de 125% sur certains produits américains. Cette surenchère avait fait craindre un véritable embargo commercial entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales.
Avec la prolongation de la trêve, la situation reste stable pour le moment. Les surtaxes demeurent limitées à 30% sur les importations chinoises aux États-Unis et à 10% sur les importations américaines en Chine. Ces mesures, bien que significatives, permettent de préserver un volume minimal d’échanges et d’éviter un blocage total du commerce. Washington justifie cette position en indiquant que les États-Unis continuent de mener des discussions pour corriger le manque de réciprocité commerciale. Les autorités américaines reconnaissent par ailleurs que Pékin prend des « mesures significatives » pour répondre à ces préoccupations.
Un effet stabilisateur pour l’économie mondiale
Pour Pékin, l’extension de cette trêve commerciale vise à avancer dans la « mise en œuvre du consensus important obtenu par les deux chefs d’État lors de leur entretien téléphonique du 5 juin ». Le ministère chinois du Commerce a estimé que cette décision aura également un effet stabilisateur pour l’économie mondiale. Le 5 juin, Donald Trump et Xi Jinping s’étaient mis d’accord pour la poursuite des discussions commerciales. Le président américain a par ailleurs souligné à plusieurs reprises sa « bonne relation » avec son homologue chinois, tout en restant prudent sur l’issue des négociations. La semaine dernière, il avait d’ailleurs indiqué dans une interview à CNBC que les deux nations étaient proches d’un accord commercial, laissant entrevoir un certain optimisme.
Cette prolongation de 90 jours donne aux négociateurs des deux pays le temps nécessaire pour s’attaquer aux questions de fond et espérer trouver un terrain d’entente. La pression reste toutefois forte pour aboutir à un accord avant la nouvelle échéance, le 10 novembre.
