L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) a annoncé, à l’issue de sa réunion du 3 août, une nouvelle augmentation de sa production de pétrole. Celle-ci s’élèvera à 547 000 barils par jour (bpj) pour le mois de septembre. Cette décision s’inscrit dans une série de hausses continues depuis avril 2025, une stratégie qui semble répondre à la fois à une économie mondiale jugée solide et à la volonté de l’alliance de maintenir sa part de marché. Alors que les États-Unis accentuent la pression sur l’Inde pour qu’elle cesse ses achats de pétrole russe, cette annonce soulève de nombreuses interrogations quant à l’avenir de l’offre et des prix sur le marché pétrolier.
Une série de hausses progressives pour contrer la volatilité du marché
L’Opep+, qui regroupe les 13 membres de l’Opep et 10 de leurs alliés, dont la Russie et le Kazakhstan, assure environ la moitié de la production mondiale. Après avoir réduit sa production ces dernières années pour stabiliser les prix, l’organisation a changé de cap en 2025 pour regagner des parts de marché. Depuis avril, les augmentations se sont succédé : 138 000 bpj en avril, suivies de hausses plus importantes de 411 000 bpj en mai, juin et juillet, puis de 548 000 bpj en août. Ces ajustements progressifs visent à répondre aux besoins du marché tout en gérant les tensions géopolitiques et les préoccupations des consommateurs. Les Émirats arabes unis, par exemple, augmenteront leur production de 2,5 millions de bpj, soit environ 2,4 % de la demande mondiale, illustrant l’engagement de certains membres à soutenir l’offre.
Les prix du pétrole toujours élevés et une éventuelle réduction en vue
Malgré les hausses de production successives, les prix du pétrole restent élevés. Le cours du baril de Brent, après avoir atteint un plus bas annuel à 58 dollars en avril, a clôturé à près de 70 dollars le vendredi précédent l’annonce. Cette résistance des prix s’explique notamment par une demande saisonnière forte et le maintien de restrictions volontaires de production. Huit membres de l’Ope+, en effet, sont toujours soumis à une réduction volontaire d’environ 1,65 million de bpj, qui s’ajoute à une baisse générale de 2 millions de bpj pour l’ensemble des pays. L’alliance, qui doit se réunir à nouveau le 7 septembre, pourrait d’ailleurs envisager de rétablir une nouvelle phase de réduction. Cette éventualité fait planer un certain mystère sur la direction future du marché pétrolier, et laisse présager de nouvelles évolutions importantes.
