ÉTATS-UNIS : La croissance du PIB accélérera en 2018 grâce à une relance budgétaire significative


La réforme fiscale et le surcroît de dépenses publiques devraient prolonger le cycle d’expansion actuel. Le supplément de revenu disponible, permis par un moindre d’imposition, soutiendra les dépenses des ménages. L’investissement bénéficiera d’une rentabilité accrue résultant de la baisse de l’impôt sur les sociétés. Le stimulus budgétaire, estimé à USD 2,000 mds sur 10 ans, n’aurait qu’un impact marginal sur la croissance à long terme. Sur la base du maintien d’une impulsion budgétaire jusqu’en 2020, progressivement réduite par la suite, nous anticipons une croissance du PIB de 2,9 % en 2018, 2,3 % en 2019, puis un creux conjoncturel à 1 % en 2020-2021. À plus long terme, la croissance devrait converger vers sa tendance de long terme, estimée à environ 1,8 %.

Par ailleurs, cette relance budgétaire intervient alors que l’économie américaine commence à entrevoir des contraintes d’offre. La baisse du taux de chômage est susceptible d’entraîner une accélération des salaires. Le léger rebond du taux de participation souligne un marché du travail robuste en constante amélioration.

Dans ce contexte, une politique monétaire plus restrictive de la Fed devrait contenir les pressions sur la demande. Toutefois, les pressions inflationnistes pourraient surprendre à la hausse et contraindre la Fed à aller plus loin que les attentes actuelles du marché en matière de hausses de taux d’intérêt (3 hausses de 25pb en 2018, suivies de 2 en 2019). Notre vision d’une accélération progressive de l’inflation en 2018 (2,2 %) et 2019 (2,5 %) au-delà de la cible de 2% est cohérente avec un total de six hausses de 25 pb d’ici à la fin 2019.

La trajectoire des finances publiques sera une source d’inquiétude à long-terme, avec une forte hausse du déficit public global – État fédéral et administrations locales – à 6% du PIB en 2018 et 6,8 % du PIB en 2019. Cela porterait la dette publique à plus de 130 % du PIB à horizon 2027. La politique commerciale américaine reste le risque majeur de notre scénario. A l’approche des élections de mi-mandat en novembre 2018, on ne peut exclure d’autres restrictions commerciales après les mesures annoncés sur l’acier et l’aluminium.