L’Arabie saoudite poursuit sa montée en puissance dans le secteur des technologies financières, en alignant ses réformes sur les objectifs de la Vision 2030. La Capital Market Authority (CMA) a annoncé l’octroi de 68 licences expérimentales au deuxième trimestre 2025, tout en confirmant l’enregistrement de 50 entreprises fintech au sein de son Fintech Lab, dont 36 déjà opérationnelles.
Ce dispositif s’inscrit dans le cadre du plan stratégique 2024-2026 de la CMA, qui vise à créer un environnement propice à l’innovation et à la croissance durable, tout en favorisant la diversification de l’économie saoudienne.
Le Fintech Lab : un cadre réglementaire pour l’innovation
Lancé comme espace réglementé, le Fintech Lab de la CMA permet de tester des produits et services financiers innovants dans un environnement contrôlé. Les initiatives concernent des domaines clés tels que :
- le financement participatif de titres,
- les services de robo-advisory,
- les plateformes de trading numérique,
- les modèles de trading social,
- et les services de conseil reposant sur l’intelligence artificielle.
Ce modèle d’expérimentation garantit aux entreprises locales et internationales un cadre clair, limitant les risques tout en favorisant la mise sur le marché de solutions fintech compétitives.
Un levier de diversification économique et financière
Le développement de la fintech s’inscrit pleinement dans la stratégie de diversification de l’économie saoudienne. Sous la supervision de la CMA, de nouvelles voies de financement ont émergé :
- plateformes de distribution de fonds d’investissement et immobiliers,
- instruments de dette accessibles via le numérique,
- services automatisés de conseil financier,
- financement participatif structuré.
Ces initiatives ont également stimulé la création de fonds de capital-risque spécialisés, renforçant l’attractivité du Royaume pour les investisseurs régionaux et internationaux.
Attractivité et gouvernance : les piliers du modèle saoudien
Selon Abdullah Binghannam, directeur adjoint des finances et de l’investissement de la CMA, le Royaume offre aujourd’hui « un parcours complet allant de l’expérimentation au lancement sur le marché ». Cette approche, présentée lors du Money20/20 Middle East, constitue un avantage compétitif majeur en matière de gouvernance et de transparence.
La stratégie repose sur deux piliers :
- la mise en place d’un cadre réglementaire évolutif, garantissant sécurité et conformité ;
- l’attractivité pour les acteurs internationaux, qui voient dans l’Arabie saoudite un hub régional fiable pour développer leurs solutions.
Une ambition régionale et mondiale
Au-delà de l’adoption des technologies financières, l’Arabie saoudite construit les infrastructures nécessaires pour devenir un leader mondial de la fintech. En consolidant son cadre réglementaire, en attirant des capitaux et en intégrant les nouvelles technologies, le Royaume cherche à devenir un centre financier numérique au carrefour du Moyen-Orient et des marchés mondiaux.
Cette stratégie illustre la volonté de Riyad d’inscrire la fintech comme un pilier de la diversification économique, et de positionner l’Arabie saoudite comme acteur incontournable de la transformation financière internationale.
