Dans le secteur des promoteurs immobiliers, ce n’est pas les problèmes et les soucis qui manquent. D’ailleurs la rencontre informative tenue ce matin au siège de l’UTICA entre la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers, en présence de son président Fahmi Chaabane, les affiliés de la Chambre et le secrétaire d’Etat à l’Habitat, Anis Boughdira, l’a bel et bien montré. Les différentes interventions des promoteurs immobiliers ont montré l’existence de plusieurs failles dans le secteur qu’il urge de combler. Les interventions ont révélé que les soucis des promoteurs sont surtout d’ordre administratif et financier.

Pour une nouvelle relation avec l’administration

Fahmi Chaabane a en effet déclaré à leconomistemaghrebin.com que le souci majeur du promoteur immobilier est lié étroitement à l’administration, notamment avec la municipalité. D’après notre interlocuteur, il n’est pas toujours aisé d’obtenir les papiers administratifs à l’instar du PV de récolement, du permis de construire, du permis d’occuper sans parler des complications avec la STEG, l’ONAS et la SONEDE : tel le retard pris dans les raccordements de la voirie, ce qui se répercute sur les délais de remise des clés aux clients, sans oublier que tout retard cause des pertes également aux promoteurs.

Il a indiqué aussi que les promoteurs ont beau se conformer aux demandes de la municipalité, en vain car à chaque fois de nouvelles rectification surviennent et ce « retard engendre des coûts supplémentaires surtout que nous achetons grâce à des crédits et nous bâtissons grâce à des crédits », précise-t-il. Il y a donc un besoin de davantage de souplesse dans les procédures.

Abolir l’autorisation du gouverneur est une autre demande de la Chambre :« Ce permis du gouverneur nécessite deux ans parfois pour pouvoir l’obtenir », indique-t-il. Plusieurs pays ont supprimé cette démarche à l’instar du Maroc. Il a plaidé pour une nouvelle relation entre le promoteur immobilier et l’administration : « Nous voulons que notre relation avec l’administration soit d’égal à égal », souhaite-t-il. « Le secteur est un grand pourvoyeur d’emplois : environ 500 mille emplois directs et 500 mille emplois indirects, raison pour laquelle il faut revoir la relation entre administration et le promoteur immobilier », insiste-t-il.

De l’exportation du savoir-faire

Partant du constat que les promoteurs immobiliers disposent d’un bon savoir faire et d’une grande expérience, Fahmi Chaabane propose de se tourner vers les marché arabes et étrangers : «Une fois que la situation sera stabilisée en Libye, il faudra y aller. Le promoteur immobilier tunisien est capable de s’imposer par son savoir-faire et sa compétence et c’est pareil pour les pays africains », indique-t-il. De même, il a estimé que le marché tunisien est exigu, raison pour laquelle il faut se diriger vers les marchés africains : « A ce niveau là, nous sollicitons l’aide et le soutien du gouvernement à l’instar du soutien du roi marocain aux hommes d’affaires ». C’est pourquoi, les différents intervenants ont plaidé pour un nouveau rôle de l’Agence foncière d’habitation (AFH) et pour son internationalisation.

Que cache la flambée des prix de l’immobilier ?

L’explication donnée par le président de la Chambre est la suivante : avant 2011, 4000 logements sociaux étaient construits tous les ans mais aujourd’hui avec la pénurie des terrains constructibles, les promoteurs ne peuvent plus s’investir dans le logement social. « Auparavant, les terrains étaient fournis par l’AFH ce qui n’est plus le cas de nos jours, sans parler de la main-d’œuvre qui a renchéri, de la baisse de la valeur du dinar tunisien, du coût exorbitant des matières premières.

Donc, pour notre interlocuteur, si les promoteurs ont choisi de s’investir dans le créneau du haut standing c’est pour pouvoir, avant tout, rentrer dans leurs frais.