L’économie de la zone euro reprend de la vigueur. Selon les données PMI préliminaires publiées par HCOB, l’activité globale du bloc a progressé à son plus haut niveau en 17 mois en octobre 2025. L’indice composite PMI est monté à 52,2, contre 51,2 en septembre, dépassant largement les prévisions des économistes qui tablaient sur une baisse à 51,0. Cette performance signe le dixième mois consécutif d’expansion, confirmant la solidité relative de la reprise économique dans un contexte international encore incertain.
Les services en plein essor, l’industrie en stabilisation
Le rebond de la zone euro repose largement sur le secteur des services, dont l’indice PMI a grimpé à 52,6, un plus haut depuis 14 mois. Les nouvelles commandes ont enregistré leur plus forte hausse en deux ans, témoignant d’une demande soutenue des ménages et des entreprises.
Côté industrie manufacturière, la tendance s’améliore également : l’indice PMI s’établit à 50,0, marquant une stabilisation après plusieurs mois de contraction, un signe encourageant pour la production industrielle européenne.
L’Allemagne tire la reprise, la France s’enfonce dans la contraction
La croissance du bloc est tirée par l’Allemagne, dont l’économie privée a connu sa plus forte expansion depuis deux ans et demi, avec un PMI composite de 53,8.
« C’est un début étonnamment bon pour le dernier trimestre », a commenté Dr Cyrus de la Rubia, économiste en chef de la Hamburg Commercial Bank, soulignant la résilience du moteur industriel allemand.
À l’inverse, la France enregistre son quatorzième mois consécutif de déclin, avec une contraction de l’activité au rythme le plus marqué depuis février. L’incertitude politique et budgétaire mine la confiance des acteurs économiques.
« La France devient de plus en plus un frein pour l’économie de la zone euro », note de la Rubia, rappelant que « les tensions autour du gouvernement de Sébastien Lecornu nourrissent la prudence des entreprises ».
Emploi en amélioration mais prudence persistante
Sur le marché du travail, l’emploi repart à la hausse en octobre, après un léger recul le mois précédent. La création de postes atteint son rythme le plus rapide depuis juin 2024 dans les services. En revanche, le secteur manufacturier continue de réduire ses effectifs à un rythme inédit depuis quatre mois, ajustant ses capacités à une demande encore fragile.
Inflation et confiance : des signaux contrastés
Les pressions inflationnistes présentent un tableau nuancé. Si les coûts des intrants ralentissent pour le deuxième mois consécutif, les prix de production augmentent à leur rythme le plus élevé en sept mois. Les fabricants ont d’ailleurs relevé leurs prix de vente pour la première fois depuis six mois, signe que les marges tentent de se reconstituer.
Cependant, la confiance des entreprises se replie à un plus bas de cinq mois, illustrant la prudence des décideurs face aux incertitudes géopolitiques et aux tensions budgétaires dans la région. Dans ce contexte, les analystes s’attendent à ce que la Banque centrale européenne (BCE) maintienne ses taux d’intérêt inchangés, l’inflation demeurant proche de la cible des 2 %.
Une reprise hétérogène mais résiliente dans le reste du bloc
En dehors des deux principales économies, le reste de la zone euro affiche une hausse d’activité inédite depuis deux ans et demi, confirmant la résilience du tissu économique européen malgré les disparités nationales. Cette tendance suggère une dynamique interne robuste, soutenue par les services, la consommation et l’investissement dans plusieurs pays du Sud et de l’Est du continent.
