Le constructeur automobile français Renault a annoncé, mardi 1er juillet 2025, une perte nette exceptionnelle de 9,5 milliards d’euros au titre du premier semestre, conséquence directe de la chute du cours boursier de Nissan, son partenaire japonais historique. Ce repli massif est lié à une décision stratégique : la reclassification de sa participation dans Nissan comme actif financier et non plus comme mise en équivalence dans les comptes.
Un changement de méthode comptable majeur
À compter du 30 juin 2025, Renault applique une nouvelle méthode de comptabilisation conforme aux normes IFRS. Cette dernière consiste à évaluer sa participation dans Nissan à sa juste valeur, en fonction du cours de Bourse du constructeur japonais. Selon le communiqué officiel du groupe, cela implique la reconnaissance d’une perte estimée à 9,5 milliards d’euros, qui sera inscrite en grande partie dans la rubrique « autres produits et charges d’exploitation » de son compte de résultat.
Une alliance Renault-Nissan en mutation progressive
Renault détient actuellement 35,71 % du capital de Nissan, dont 17,05 % en direct, le reste étant placé en fiducie. Bien que cette perte comptable soit significative, le constructeur a précisé qu’elle n’aurait pas d’effet sur la trésorerie, le dividende, ni sur ses objectifs de résultats pour l’année. Renault maintient ainsi ses ambitions pour 2025 : une marge opérationnelle supérieure ou égale à 7 %, et un free cash-flow d’au moins 2 milliards d’euros.
Un impact futur mieux maîtrisé
Ce reclassement permettra, selon Renault, de neutraliser à l’avenir l’impact des fluctuations de la valeur de Nissan sur ses résultats nets. Désormais, toute évolution du cours de l’action Nissan sera comptabilisée directement dans les capitaux propres, sans affecter le bénéfice net consolidé de Renault.
Vers un partenariat recentré
Depuis deux ans, les relations entre Renault et Nissan ont été progressivement assouplies, rompant avec l’équilibre historique de leur alliance vieille de plus de vingt ans. Le partenariat se recentre aujourd’hui sur quelques projets industriels clés, marquant une nouvelle ère plus souple et moins interdépendante.
Jusqu’ici, les performances financières de Nissan, qu’elles soient positives ou négatives, étaient intégrées dans les résultats de Renault. Ce ne sera plus le cas, ce qui marque un tournant majeur dans la gestion stratégique et financière du groupe au losange.
