La Case de l’Oncle Dom : Tunisie ou quand la paix devient une arme redoutable !
L’édito de Dominique Gobert

On supputait beaucoup pour l’attribution de ce prix Nobel de la paix 2015. Merkel, Hollande et beaucoup d’autres avaient été cités. Surprise, qui n’aurait pas dû en être une : c’est la Tunisie, à travers le « Dialogue National Tunisien » qui est honorée !

Et c’est formidable! Comme l’ensemble de l’humanité, ce pays a un rêve, un rêve qu’au fil des ans, il a toujours réussi, avec plus ou moins de bonheur à concrétiser.

Parce que le peuple tunisien est un peuple qui veut vivre debout.

Parce que le peuple tunisien est composé d’hommes et de femmes qui ont décidé de vivre libres, en paix et toujours dans un esprit de tolérance.

Un peuple qui fait honneur à sa religion majoritaire, l’Islam.

Un peuple qui a toujours accepté et vécu en harmonie avec des communautés différentes. Il y a toujours eu en Tunisie, une communauté juive brillante et dont les synagogues n’ont jamais été malmenées, si ce n’est par quelques poilus fugaces et rapidement remis sur la voie de la tolérance.

Ce prix Nobel de la Paix, qui vient récompenser le pays tout entier, grâce à ce « quartet d’associations » composé de l’UGTT, syndicat historique en Tunisie et fer de lance pour son indépendance, du patronat (Utica), de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et de l’Ordre des avocats, a, selon le Comité Nobel, reçu ce prix « pour sa contribution décisive à la construction d’une démocratie pluraliste à la suite de la Révolution de jasmin de 2011 ».

Tout ceci a parfaitement fonctionné, même si la Tunisie est encore menacée par ses proches voisins, coreligionnaires peu enclins à laisser s’établir la démocratie et la paix dans cette région du monde.

Mais qu’importe, la Tunisie en a vu d’autres et il me semble que c’est un peu à nous, Français, d’accompagner ce pays, dans la voie que, tout seul, il s’est tracé.

Nous avons des liens puissants avec ce pays qu’hélas, nos ancêtres (pas si lointains que ça) ont tenté de « coloniser ».

Mais, avec le bon sens, l’envie de quiétude, de sérénité, de paix qui anime ce peuple généreux, de colonisé le pays est devenu « ami » avec la France. Sans rancune, ni acrimonie…

La Case de l’Oncle Dom : Tunisie ou quand la paix devient une arme redoutable !

Depuis cette révolution, pacifique ne l’oublions jamais, nous avons abandonné ce pays ami, alors que, plus jamais, il avait besoin de notre appui, fraternel et amical.

Malgré un passé très riche d’histoire, la Tunisie est un pays jeune, qui pourrait porter l’espoir de tous ces hommes et ces femmes de bonne volonté qui ne désirent que vivre en paix, dans le respect de leurs croyances et de leur religion, dans un souci de tolérance et d’harmonie.

Dans le secteur du tourisme particulièrement, la Tunisie a toujours été la destination « phare » et nombreux sont les voyagistes qui en ont largement profité. Abusé parfois… pour ne pas dire souvent !

Et, pour tout vous dire, je trouve assez dégueulasse l’attitude de certains voyagistes qui ont purement et simplement abandonné une destination qui leur a rapporté tant d’argent !

Et curieusement, le peuple tunisien ne semble pas en avoir une quelconque rancœur. Déception, peut-être, mais leur gentillesse a vite pris le dessus sur le proche passé…

Nous sommes le pays des droits de l’homme et du citoyen, nous sommes le pays « libre » (et pas le pays « blanc » que quelques improbables voudraient nous affubler), nous sommes les « gardiens » de cette solidarité humaine qui fait notre renom (même si de temps en temps, on a un peu de mal à suivre)…

Alors, nous avons aussi le devoir d’accompagner ces « amis » sur la piste qu’ils se sont tracés, tous seuls, comme des grands.

Et, au lieu de vouloir leur fournir des « armes de répression, (souvenons-nous des brillantes initiatives de madame Alliot-Marie, alors Ministre de notre Intérieur à nous), aidons-les à se former…

Et n’oublions pas qu’en Tunisie, soleil, mer et accueil attendent toujours nos vacanciers…

En échange et pour faire suite aux initiatives de notre ministre Laurent Fabius, en échange, ils pourraient nous former à ce délicat problème qu’est la notion d’accueil et de service en France !