La Banque Nationale Agricole (BNA) a clôturé le premier semestre 2025 sur un résultat net de 137 MDT, en hausse de 49,6 % par rapport à la même période en 2024. Avant modification comptable, le bénéfice atteignait même 155 MDT (+16,8 %). Le Produit Net Bancaire (PNB) progresse de 7,7 % à 537 MDT, tandis que le résultat d’exploitation s’établit à 240 MDT (+24,5 %).
Une solidité financière confirmée
Le total bilan s’élève à 23.816 MDT au 30 juin 2025 (+14,3 % sur un an), tiré par la hausse des créances sur la clientèle (17.904 MDT, +1,8 %) et du portefeuille d’investissement (8.745 MDT, +41,4 %). Les dépôts clientèle atteignent 12.956 MDT (+2,2 %), tandis que les dépôts auprès de la Banque centrale bondissent à 5.886 MDT (+60,7 %). Les capitaux propres progressent de 9,7 % à 2.236 MDT.
Une exposition accrue aux créances publiques
La qualité des actifs reste un enjeu central. Les créances classées s’élèvent à 4.030 MDT, représentant 22,5 % du portefeuille, en hausse par rapport à 2024 (21,5 %). Le ratio de couverture par provisions et agios réservés recule à 56,4 % contre 63,4 % un an plus tôt. La BNA a renforcé ses provisions collectives (258 MDT) et additionnelles (579 MDT, +77 MDT en six mois).
Un point de vigilance majeur demeure : les engagements envers les entreprises publiques atteignent 7.812 MDT, dont 6.120 MDT avec l’Office des Céréales, soit 34 % des encours clientèle. Ces engagements sont adossés à des garanties de l’État de 7.064 MDT.
Ratios solides mais trésorerie en tension
La banque affiche des ratios prudentiels robustes :
- Solvabilité : 21,83 % (seuil 10 %).
- Tier One : 19,17 % (seuil 7 %).
- Liquidité : 206,97 % (seuil 100 %).
En revanche, la trésorerie montre une détérioration nette :
- Flux d’exploitation : -465 MDT (contre +701 MDT en juin 2024).
- Flux d’investissement : -454 MDT.
- Flux de financement : -109 MDT.
La variation nette de liquidités ressort ainsi à -1.029 MDT, portant les disponibilités en fin de période à -6.407 MDT.
Perspectives et enjeux
Malgré une rentabilité en nette amélioration et des fonds propres solides, la BNA reste confrontée à deux défis majeurs :
- Une forte dépendance aux créances publiques, exposant son portefeuille à un risque de concentration.
- Une trésorerie sous pression, qui pourrait limiter sa flexibilité financière.
Ces facteurs incitent à une vigilance accrue, même si la solidité des ratios prudentiels place la banque en position favorable face aux exigences réglementaires.
