Capitaliser sur les acquis pour rayonner à l’international
La confiance est indéniablement le moteur principal des décisions d’investissement. C’est sur ce principe fondamental que Tarak Cherif, président du réseau ANIMA, a axé son intervention lors des célébrations du 30e anniversaire de la FIPA Tunisia. Selon lui, il est crucial de s’appuyer sur les projets d’investissements directs étrangers (IDE) déjà établis en Tunisie pour amplifier le rayonnement du pays et attirer une nouvelle vague d’investisseurs. Cette approche pragmatique vise à transformer les réussites existantes en de véritables ambassadeurs du site Tunisie, démontrant la viabilité et la rentabilité des opportunités offertes.
Adapter le climat des affaires aux défis mondiaux
Tarak Cherif, également fondateur de CONECT, la deuxième organisation patronale du pays, a insisté sur l’urgence d’une adaptation continue du climat des affaires national. Dans un monde en constante évolution, marqué par des avancées technologiques rapides et une concurrence internationale accrue, la Tunisie doit sans cesse se réinventer pour rester attractive. Cette adaptation passe par une compréhension fine des nouvelles attentes des investisseurs et une capacité à intégrer les innovations. La modernisation de l’administration est un axe majeur, afin d’accélérer le traitement des dossiers, car la réactivité est un facteur déterminant pour les acteurs économiques. De plus, une réforme des cadres législatifs, notamment en matière de fiscalité et de foncier, est primordiale pour les rendre plus compétitifs et incitatifs.
La diaspora tunisienne : un levier de développement inexploité
Au-delà des investisseurs étrangers traditionnels, Tarak Cherif a également pointé du doigt le potentiel inexploité des investissements de la diaspora tunisienne. Il a appelé à une réflexion approfondie sur les mécanismes les plus efficaces pour encourager ces concitoyens résidant à l’étranger à contribuer activement au développement économique de leur pays d’origine. Cette mobilisation des compétences et des capitaux de la diaspora représente une source significative de croissance et de transfert de savoir-faire.
La Tunisie, une exception dans le paysage mondial des IDE en 2024
Les récentes données des Nations Unies concernant l’investissement étranger dans le monde pour 2024 sont particulièrement encourageantes pour la Tunisie. Alors que de nombreuses régions, notamment l’Asie, connaissent une diminution des investissements, l’Afrique du Nord se distingue par une forte croissance des IDE. La Tunisie se positionne comme un exemple probant de cette dynamique positive. En 2024, le pays a non seulement retrouvé, mais même dépassé ses niveaux d’investissement étranger d’avant la crise du Covid-19, un marqueur fort de résilience et d’attractivité retrouvée. Tarak Cherif a d’ailleurs souligné un « boom » notable des investissements directs nouveaux (greenfield) en Tunisie, avec des annonces cumulant un impressionnant total de 13 milliards de dollars. Ces chiffres témoignent d’une confiance renouvelée des investisseurs dans le potentiel économique tunisien.
ANIMA : une stratégie tournée vers l’intégration et les défis du futur
Le réseau ANIMA, créé il y a 19 ans, est un acteur clé de l’accompagnement des investissements et des entreprises entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Tarak Cherif a profité de l’occasion pour dévoiler la nouvelle stratégie d’ANIMA pour les années à venir. Cette stratégie ambitieuse vise à renforcer l’intégration économique autour du bassin méditerranéen et à adresser les défis majeurs auxquels sont confrontées les entreprises maghrébines. Parmi ces défis, la transition environnementale est prioritaire, notamment pour faciliter l’accès au marché européen, de plus en plus exigeant en matière de durabilité. La transition digitale, l’application de l’intelligence artificielle à la production et l’innovation sont également au cœur de cette nouvelle feuille de route, préparant les entreprises de la région aux exigences de l’économie de demain.
