Attentat de Sousse, crise économique, faible pouvoir d’achat : le tourisme dans la station de Nabeul-Hammam fait pâle figure. L’activité touristique tarde à décoller. Pourtant le ciel bleu et la chaleur ont beau être au rendez-vous cet été. Les statistiques de juillet attestent que les arrivées ont considérablement baissé de 70% par rapport à la même période de l’année précédente. On croyait que la reprise allait se faire rapidement après l’Aïd mais la conjoncture ne semble pas s’améliorer. Nos hôtels sont à moitié vides » avoue un directeur d’hôtels à Nabeul. Au déficit d’image, s’ajoutent la faiblesse de la compétitivité de notre destination et l’agressivité d’une concurrence omniprésente et qui déploie une artillerie lourde en matière de promotion comme la Turquie et le Maroc et le mois d’août ne devrait pas permettre de redresser la barre Les derniers événements de Bardo et Sousse ont corsé la donne. Les derniers événements de Bardo et Sousse ont corsé la donne. Le taux d’occupation ne dépassait pas les 50% à Yasmine Hammamet. La plupart des réservations ayant été annulées» avoue Ahmed , un agent de voyages. Le chiffre d’affaires des hôtels est en baisse et une dizaine d’établissements ont fermé leurs portes. Les derniers événements de Bardo et Sousse ont corsé la donne. Le taux d’occupation ne dépassait pas les 50% à Yasmine Hammamet. La plupart des réservations ayant été annulées» avoue Ahmed , un agent de voyages. Le chiffre d’affaires des hôtels est en baisse et une dizaine d’établissements ont fermé leurs portes. Selon les professionnels, le mois d’août ne devrait pas suffire à sauver la saison, plombée par un juillet maussade qui n’a pas poussé les touristes à venir.« Je tourne avec 10 touristes. Beaucoup d’annulations et peu de visibilité pour août » nous fait remarquer un hôtelier d’Hammamet. Même son de cloche auprès d’un jeune directeur commercial d’un hôtel « Des réservations timides. D’autres sont annulées à cause des derniers incidents de Sousse. Il faudrait maintenant bouger. Il faut un plan spécifique par marché et un pilotage permanent de manière à avoir de la visibilité pour attaquer les différents marchés»

Trop cher pour le tunisien
Pour éviter d’avoir un hôtel désert en plein été, certains hôteliers n’ont pas hésité à casser les prix. « J’ai fait 50% de remise. Ça m’a déclenché énormément de réservations en amont et ça m’a boostée ». nous dit Haykel qui compte sur le mois d’août pour faire mieux « Août n’arrivera jamais à compenser le retard pris de janvier à juillet » souligne Sahbi qui prévoit encore de grosses difficultés pour l’arrière saison. Plusieurs estivants tunisiens sont furieux des prix affichés par certains hôtels « Avec 100 dinars la nuitée et une famille à quatre, on ne peut pas payer même un séjour d’une journée. C’est exagéré. Je préfère rester chez moi et aller chaque jour par taxi à la mer » Les Algériens dont on annonçait l’arrivée massive, se font encore attendre. Quelques voitures sillonnent déjà Nabeul et Hammamet. Si les hôtels sont inaccessibles, les loyers sont encore plus chers..C’est vrai que l’été est la saison des bonnes affaires dans l’immobilier, mais aussi la période où les prix du location atteignent des sommets. J’ai sillonné tout Hammamet pour louer un appartement. Je cherche deux pièces avec un salon. On demande 1500 dinars le mois. Mais mon budget est limité. Je ne peux pas louer à ce prix ! » nous dit Hédi un jeune cadre. Nabil est dans l’embarras « J’ai un budget de 1000 dinars. J’ai fait le tour de Hammamet. C’est inaccessible puisque les prix d’un studio varient entre 1000 et 2000 dinars . A Nabeul , les locations sont aussi inabordables. Hors de prix, sauf pour une certaine clientèle. Si l’hôtellerie ne marche pas, l’’activité paratouristique ne suit pas. Cafés et restaurants sont abandonnés. Les commerces d’artisanat croisent les bras. Une virée du côté de la Médina d’Hammamet nous révèle que cet espace est peu fréquenté. Devant leurs étalages de tapis et de cuivre, les commerçants passent le temps en jouant aux cartes « Pas un touriste » avoue Samir. Du côté du centre commercial, les chaises de restos et de bistrots attendent leurs clients « On passe par une période difficile. Il faut s’adapter. Pour le moment, on se contente de la clientèle locale », nous dit Adel un jeune barman.
Kamel Bouaouina