Grèce : L’horizon s’éclaircit à Athènes : l’économie grecque entame un redressement et l’État s’apprête à sortir des programmes de financement européens

Après plus d’une décennie de récession et de marasme, la Grèce a enfin renoué avec la croissance l’an dernier.

Porté par le développement des exportations, le tourisme et le rebond de certaines dépenses d’investissement, le PIB a enregistré quatre trimestres consécutifs de hausse en 2017 pour la première fois en onze ans.

Si l’économie bénéficie d’un environnement économique très favorable (la zone euro enregistre actuellement ses chiffres de croissance les plus élevés depuis la crise), l’impulsion a été donnée par des facteurs domestiques.

Le frein budgétaire d’abord, qui s’est nettement desserré depuis que l’Etat parvient à dégager un excédent budgétaire primaire élevé, parfois plus élevé que les objectifs affichés par les autorités européennes.

Un mouvement général de renforcement de la confiance ensuite, qui a touché tous les agents économiques, est né du constat que le programme européen d’ajustement s’achève et s’est bien passé.

Rappelons que l’économie grecque s’est contractée d’environ 25% depuis 2008. A court terme, les effets de rattrapage vont stimuler l’activité.

A plus long terme, nous ne savons pas encore à quel point les réformes menées ces dernières années ont pu renforcer la croissance potentielle. Sachant que, dans le même temps, la dépression économique a durablement écarté des personnes du marché du travail et détruit des capacités.

Le programme européen, le 3e depuis 2008, s’achèvera l’été prochain. Pour préparer cette étape, l’Etat grec prévoit de constituer un important matelas de liquidités, et a d’ores et déjà entamé un retour progressif sur les marchés de capitaux.

La dette publique est très élevée, de l’ordre de 180 points de PIB. Mais elle est très largement constituée de prêts à très long terme accordés par les autres pays européens bénéficiant de conditions très avantageuses.

Pour renforcer la soutenabilité de cette dette, les Européens se sont engagés à discuter de nouveaux aménagements après la fin du programme. La France est notamment à l’origine d’une proposition qui pourrait lier les remboursements de la Grèce à ses performances économiques.

Très réticente à engager ses propres finances publiques, l’Allemagne a longtemps été un frein. Les négociations qui s’annoncent seront l’une des premières occasions de voir à quel point la nouvelle coalition a changé l’approche de la question européenne.