MAC SA : « 2020, l’année de tous les défis pour les banques tunisiennes » et l’adoption des normes IFRS en 2021

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L’intermédiaire en Bourse MAC S.A vient de publier une note sur les banques tunisiennes intitulée « 2020, l’année de tous les défis pour les banques tunisiennes ». Le monde entier a été confiné et l’activité économique ne pouvait tourner à plein régime, avec les retombées économiques inéluctables, dans une pareille situation de crise, qui aura touché moult secteurs-clés, et pas seulement dans nos régions. L’impact, dont on ne peut mesurer l’ampleur pour l’instant, variera justement d’un secteur l’autre. « Les pays qui verront leur ressources s’affaiblir, sont ceux ayant une économie nationale « fragile ». C’est le cas en quelque sorte de la Tunisie, qui durant ces dernières années n’a pas réussi à fonder une économie résiliente », note le document.

Selon MAC SA, l’économie tunisienne doit s’attendre à une baisse de l’offre et de la demande, aussi bien interne qu’externe, en lien avec cette pandémie : « Ceci aura comme conséquence, la flambée des défauts bancaires et une dégradation des agrégats macro-économique, difficiles à chiffrer pour l’instant ».

En outre, l’intermédiaire en Bourse signale que le secteur financier sera l’un des plus touchés par ce ralentissement économique aussi bien au niveau des bilans que des résultats. Et de préciser encore : « Les établissements bancaires, à l’instar des autres acteurs économiques, doivent d’ores et déjà anticiper les éventuels impacts de cette crise et mettre en place des mécanismes pour les atténuer.

Ces impacts macro-économiques auront des effets directs sur les modèles de dépréciation et de notation d’autant que les banques tunisiennes font face à un double défi : les effets de la crise COVID-19 et l’adoption des normes IFRS en 2021 ».

De prime abord, l’institution fait les constats de la crise COVID-19 et ses incidences sur les banques : une baisse des revenus et hausse du coût du risque impactées directement par les effets de cette pandémie.

Au même titre que les autres composantes de l’économie, les banques nationales subiront le double effet du fort ralentissement de l’économie d’une part et les impacts des mesures de report des échéances d’autre part. Une dégradation de la qualité des portefeuilles à l’actif (hausse des créances douteuses) et une augmentation mécanique du coût du risque (provisions).

Une baisse attendue au niveau PNB des banques

De surcroît, les effets seront perceptibles au niveau des revenus et du ratio de liquidité. Au niveau du Produit Net Bancaire (PNB), ajoute l’intermédiaire en Bourse, une baisse est attendue sous l’effet de la diminution des produits d’intérêts perçus suite à la baisse du taux directeur de 100 points de base. Cette baisse devrait favoriser la maîtrise des coûts de ressources liés au refinancement BCT pour les banques.

Le Revenu Brut d’Exploitation « RBE » a reculé de plus de 12%

Toujours selon la même source, les indicateurs d’activité au 30/06/2020, et même si les chiffres restent hétérogènes (en termes de comptabilisation des intérêts et des commissions encourues et non échus), la tendance est à la baisse. Quant aux charges opératoires des banques, elles ont connu une nette progression sur le semestre, provenant en grande partie des dons effectués au fonds 18-18 Covid-19.

D’ailleurs et selon les chiffres au terme du 1er semestre, alors que le PNB agrégé des banques cotées a baissé de 3%, le Revenu Brut d’Exploitation « RBE » a reculé de plus de 12%. Pour les ratios de liquidité, le repli des dépôts des opérateurs économiques touchés par la crise (tourisme, transport, industries mécaniques et électriques, textiles habillement, etc…) et le report des paiements des échéances créent une forte tension au niveau de la trésorerie des banques, ce qui pourrait altérer leur distribution de crédits pour les mois à venir.

Une diminution de la rentabilité des banques à l’horizon

Le document précise également que nous devrons nous attendre à une diminution de la rentabilité des banques, inhérente au repli des revenus issus des marges nettes d’intérêts (ces derniers représentent 55% du Produit net bancaire) mais aussi de l’accroissement des provisions pour pertes sur prêts.

Le coût du risque passera de 1,2% 2019 à 3,5% en 2022

Selon le dernier rapport de l’agence de notation S&P, suite à cette pandémie : «Le coût du risque va augmenter passant de 1,2% 2019 à 3,5% en 2022, le ratio des créances douteuses évoluera de 14% en 2019 à 19%/20% à l’horizon 2021-2022, ce qui va entrainer des besoins en provisions supplémentaires se concrétisant par des pertes pour certaines banques. Ceci nécessitera absolument plus de besoin en fonds propres ».

Pour rappel, la qualité des engagements de l’ensemble du secteur bancaire a connu une détérioration par rapport à 2018 où les créances classées des professionnels ont augmenté de 10.9% à 9850 Mdt alors que les crédits aux professionnels n’ont augmenté que de 4.8%.

Les effets des nouvelles taxations : plus de tensions sur la liquidité

Une des mesures prises par le gouvernement (JORT du 10/06/2020, décret-loi 2020-30), est d’augmenter la retenue à la source de 20 à 35% sur les placements à terme qui sont rémunérés à au moins TMM-1%. Une décision, note l’intermédiaire en Bourse, qui va sûrement impacter les ressources des banques et notamment leurs ressources stables sous forme de comptes à terme qui s’élèvent à fin juin 2020 à 21.418 milliards de dinars (en repli de 3% par rapport à fin 2019) soit 31.3% de l’ensemble des dépôts des 12 banques cotées contre 33.3% à fin 2019. Et de poursuivre : « Une mesure, dont le but est de stimuler l’investissement productif, serait défavorable aux banques puisqu’elle approfondirait la crise de liquidité et pousserait les banques à chercher d’autres ressources stables (emprunts obligataires, emprunts subordonnés, emprunts extérieurs, la pension livrée, etc…) pour continuer à jouer leur rôle dans le financement de l’économie ».

Comportement boursier : les valeurs bancaires demeurent sous pression à court et moyen terme

La conjonction de tous ces éléments avec une conjoncture économique délicate, et un climat politique versatile, a été fortement actée, par la valorisation boursière des banques cotées : « En date du 04/09/2020, l’indice des banques affiche un repli de 19% (vs +0.9% une année auparavant) depuis le début de l’année contre une baisse de 4.94% pour le Tunindex.

A cette date, toutes les banques cotées affichent un rendement des cours négatif et dans la majorité des cas une baisse à deux chiffres ».

MAC.SA signale que les valeurs bancaires ont connu une forte correction boursière par rapport au reste des valeurs cotées et dont les valorisations ont baissé à des niveaux forts attractifs en dépit du fait que certaines banques restent tout de même résilientes avec un business model bien solide. Mais face à une économie titubante (TMM, investissement, chômage, etc…) et l’inévitable besoin de recapitalisation pour la plupart pour faire face aux exigences des normes IFRS, l’intermédiaire en Bourse estime que les valeurs bancaires resteront encore sous pression à court et moyen terme.

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